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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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fascistes. Au début de 1923, il n’avait pu accepter sa nomination comme sénateur du royaumed’Italie, car il venait de renoncer à la citoyenneté italienne pour acquérir celle de l’État librede Fiume.PERROUX François (1903-1987); Lyonnais d’origine, élève de SCHUMPETER, professeurà Lyon puis à Paris, François PERROUX est élu en 1955 à la chaire d’économie créée à sonintention au Collège de France. PERROUX a profondément marqué, depuis plus de quaranteannées, l’université et la pensée économique françaises. Il poursuit dans la voie del’hétérodoxie schumpetérienne (La Pensée économique de Joseph SCHUMPETER. Unethéorie pure de la dynamique capitaliste, 1935) à l’égard du marxisme, qu’il a profondémentétudié (d’où sa longue préface aux œuvres de MARX dans la collection «La Pléiade», 1963,et Aliénation et société industrielle, 1970), du néo-classicisme, qu’il tente un moment deramener aux véritables dimensions parétiennes (La Valeur, 1943; Le Néo-Marginalisme,1945) ou du keynésianisme, dont il marque très vite les limites (La Généralisation de laGeneral Theory , 1950). De même, à l’image de SCHUMPETER, il lie très étroitement lathéorie économique la plus rigoureuse à une permanente attention aux évolutions profondesde notre civilisation, comme à ses dangers (Les Mythes hitlériens, 1936, et Des mytheshitlériens à l’Europe allemande, 1940). Il modernise, renouvelle et élargit cependant lesconcepts clés de son maître: il approfondit Le Problème du profit (1926), mais il préfère àl’analyse individualiste de l’innovation celle de la création collective (Industrie et créationcollective, 2 t, 1964 et 1970). Bien avant les réformes récentes, il jette les bases d’unerénovation fondamentale de l’enseignement de l’économie en France sur trois points. Il insistesur la recherche scientifique fondamentale, créant dès 1944 l’Institut de science économiqueappliquée qu’il dirige et développe sans cesse depuis (avec sa revue Économie appliquée, etcette véritable encyclopédie économique que constituent les multiples séries des Cahiers del’I.S.E.A.). Il opte vigoureusement pour l’analyse formalisée et quantitative, mettant toutefoisen garde les économistes contre le danger de se laisser dominer par les techniquesmathématiques et d’accepter des hypothèses contraires aux faits pour le seul avantage detrouver une solution au problème: il introduit ainsi en France les techniques de la comptabiliténationale (Le Revenu national, son calcul, sa signification, avec P. URI et J. MARCZEWSKI,1947, et Les Comptes de la nation, 1949); il poursuit un dialogue ininterrompu avec lesmathématiciens et l’ensemble des scientifiques (il publiera entre autres dans ses Cahiers lespremiers modèles économiques inspirés de la thermodynamique dus à Marc et AndréLICHNEROWICZ, 1971, par opposition à ceux qui sont tirés de la mécanique, avant detransformer l’I.S.E.A. en Institut de science mathématique et économique appliquée), commeil le fera avec les philosophes dans cette série de Cahiers (M) dirigée par J. LACROIX.Enfin, il ouvre délibérément la pensée économique française à la pensée anglo-saxonne (sanssacrifier en rien à la mode de l’américanisme), ou à la pensée soviétique, soucieux qu’il est detransmettre en France le meilleur de leurs apports (entre autres par la série de Cahiers (G)dirigée par Henri CHAMBRE). Très vite armé (dès son Cours, 1936) d’une conceptualisationoriginale qui lui permet de proposer une véritable théorie générale, il développe celle-ci soiten opposition à la théorie dominante, soit en fonction des sollicitations de l’actualité, dans undialogue fécond de la théorie et de la pratique. Au monde abstrait et irréel d’un équilibre demicrodécisions prises par des unités égales parce que toutes dénuées de pouvoirs dans laconcurrence parfaite, il oppose le monde de la réalité, celui des macrodécisions, des espacesstructurés, de la domination (influence asymétrique et irréversible), des effets d’entraînement,des firmes motrices, de la contrainte dans l’exercice du pouvoir, éventuellement parl’intermédiaire de la politique monétaire, et du don ou du pseudo-don (L’Économie du XXesiècle où se retrouvent ses principaux articles, 1969; Économie et société, contrainte,échange, don , 1963; Pouvoir et économie, 1973). À la croissance équilibrée, il oppose la702

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