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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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l'équivalent de ce que le pays produisait en 1800. Mais, à court ou à moyen terme, lesconnexions mettent en jeu l'ouverture de débouchés et la compétitivité internationale, lasubstitution des facteurs de production, la démographie, les décisions d'arrivée ou de retrait dumarché du travail, etc., autant d'éléments qui renvoient non pas à une fatalité, mais à destrajectoires collectives.Certains pays ont pu créer de nombreux emplois durant les deux dernièresdécennies. À quelles conditions et selon quels mécanismes économiques ? Tel est le débat quimobilise à l'heure actuelle les spécialistes.Une des premières pistes explorées par les théoriciens a consisté à appliqueraux transactions entre employeurs et employés les outils intellectuels forgés pour leséchanges de marché. On parle ainsi du « marché du travail », expression devenue courante etqui n'est pourtant pas si évidente. Ce qui caractérise, en effet, les relations de marché, c'est,pour un produit donné, l'établissement d'un prix par la confrontation des offres et desdemandes. Si l'existence d'offreurs de travail (les candidats salariés) et de demandeurs (lescandidats employeurs) est une évidence, le produit échangé est, quant à lui, susceptible debien des variations : outre les multiples qualifications des travailleurs et la grande variété destâches, il est aisé d'observer que le travail est, en quelque sorte, créé chaque jour que travaillel'employé. L'établissement du prix est plus problématique encore. En effet, les contrats detravail sont signés pour une certaine durée, et c'est une absurde renégociation quotidienne quise rapprocherait le mieux de ce qu'est un marché au sens strict.Cependant, nombreux sont les théoriciens, parmi lesquels se détachent lesnoms des Britanniques Alfred MARSHALL 136 et Lionel ROBBINS (1930), qui ont jugé queles avantages du recours aux schémas usuels d'analyse des marchés étaient très supérieurs àses inconvénients, en posant que les marchés du travail sont particuliers, et surtout plus lentsque les autres marchés puisqu'une écrasante majorité de contrats en cours coexiste avec lestransactions du jour. Le travail est alors une marchandise presque comme les autres. Elle estofferte par les personnes qui disposent de temps libre et souhaitent y renoncer pour seprocurer un salaire, c'est-à-dire d'autres marchandises. Elle est demandée par les entreprisesqui recherchent des facteurs de production, les combinent entre eux pour obtenir un produit etun profit à l'issue de sa vente.Moyennant une série de simplifications drastiques (le travail est supposéhomogène, indéfiniment divisible ; l'information est supposée parfaite ; les décisions sontinstantanées...) et quelques hypothèses plus techniques sur les possibilités de substitutionentre travail et capital comme entre loisir et argent, définissant ainsi un univers standard derareté, il est possible de tracer des courbes d'offre et de demande de travail ; ces courbesrelient, dans le cas concurrentiel traditionnel, des heures offertes ou demandées à des taux desalaires. Les demandes sont normalement décroissantes, les offres croissantes, et l'intersectiondétermine un nombre d'heures échangées pour un taux de salaire d'équilibre. Une suppositionet un changement d'échelle supplémentaires (on se donne une durée hebdomadaire ouannuelle moyenne, et on raisonne alors en effectifs employés) permettent d'appliquer leschéma à l'emploi.136Alfred MARSHALL (1842-1924), économiste britannique, est l'un des pèresfondateurs de l'école néoclassique, qui est le courant de pensée dominantactuellement en économie, et l'un des économistes les plus influents de sontemps. Cf biographie complète en fin de thèse.83

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