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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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La classe dirigeante ne recourt plus, dans ce modèle sociétal, à une image de lacréativité qui est la libération des forces et des énergies grâce à l’ouverture de marché (ou à lavictoire des forces populaires). Elle impose son pouvoir de classe en organisant l’ensembledu système économique, en manipulant la demande, en utilisant les moyens d’information demasse, en se préoccupant de la formation des attitudes des salariés et du contrôle de leursactivités sociales. Intégration qui ne prend pas la forme d’un plan autoritaire, mais plutôt d’unsystème polycéphale, peu coordonné et où chaque centre de décision répartit ses risques etdiversifie ses activités.Le pouvoir de la classe dirigeante n’est plus situé d’un côté en deçà et del’autre au-delà de l’entreprise; mais il est un pouvoir de gestion globale, quoique noncentralisé, du système économique. Parallèlement, on assiste à une intégration croissante descomposants des revendications et du mouvement social des salariésAu lieu d’une défense du travail d’un côté et d’un appel à l’État pour contrôlerles marchés de l’autre, c’est un projet de contre-société, représenté de manière plus ou moinsclaire par le thème de l’autogestion, qui est opposé à un mode de domination, lui-mêmeglobal, de la société. Dans la société industrielle, le domaine de l’activité sociale est dominépar un monde supra-social, le monde de l’économie, qui est celui où se libèrent des énergiesnaturelles et qui a besoin aussi d’être contrôlé. Dans la société postindustrielle, cetteséparation entre la fabrication et l’économie n’existe plus; tout est système de production. Lasociété apparaît comme le produit de ses décisions et, par conséquent, les rapports sociaux deproduction opposent deux modes de gestion de l’économie et de la société.Bien des signes montrent, dans les pays industrialisés, l’épuisement du modèleindustriel du développement économique. Aussi bien les utopistes d’une société del’équilibre, au-delà de la croissance, que les grands managers pressés de conquérir le nouveaupouvoir qui sera celui des grandes entreprises postindustrielles apprennent au public àreconnaître que le siècle du «progrès» et des «lois» de l’économie est clos, que l’on ne vitplus dans une société évolutionniste mais prospectiviste, c’est-à-dire qui conçoit l’avenircomme le produit de décisions présentes.Mais cela ne signifie pas qu’une société postindustrielle ne sera occupée quepar des unités économiques du type qui vient d’être évoqué. On a déjà dit que cesorganisations postindustrielles différencient de plus en plus nettement leurs niveaux defonctionnement. Le niveau organisationnel y fonctionne de manière relativement autonomepar rapport au niveau politique ou institutionnel, et plus encore par rapport au niveau dupouvoir, celui où se forme un modèle de développement. Dans la société industrielle, aucontraire, si l’organisation était déjà un domaine autonome, régi par les commandements dela «rationalisation», l’entreprise comme centre de décision était encore confondue avec lepouvoir capitaliste.Il est donc possible, en opposition avec les idées souvent admises, de ne pasreconnaître à la grande entreprise le rôle de détenteur du pouvoir économique. Ledéveloppement scientifique et technique, d’un côté, le système général de contrôle del’activité économique, de l’autre, sont les éléments fondamentaux du pouvoir d’une classedirigeante. Cela met l’accent, en particulier, sur l’importance de l’État, parce qu’il joue unrôle essentiel dans les investissements scientifiques (industries nucléaires, industriesspatiales, recherche scientifique, hôpitaux, par exemple) et qu’il est l’agent principal ducontrôle politique et idéologique de l’organisation sociale.132

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