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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Cet exemple américain trouve son pendant en France, dans le cycle desvocations médicales, complexifié et amplifié par les interventions publiques. Durant lesannées cinquante et soixante, une pénurie de médecins avait permis que cette professionjouisse d'un haut niveau de vie et de prestige, et les vocations nombreuses, en présence d'unnumerus clausus à la discrétion des pouvoirs publics (soumis à la pression des représentantsde la profession), avaient trouvé une expression et une barrière dans l'élévation du niveaurequis pour effectuer les études correspondantes (barrages en première année). Les filièresparamédicales ont, elles aussi, subi un gonflement et une pression. Mais les choix politiques,largement implicites et peu maîtrisés, ont finalement consisté à accueillir de nombreuxmédecins, ce qui a peu à peu créé, dans les années 1980 notamment, une situation desurpopulation médicale. Il en est résulté de grandes difficultés d'installation pour les nouveauxmédecins, les professionnels antérieurement implantés sur le marché bénéficiant d'uneclientèle déjà constituée, d'où une désaffection relative et lente pour la filière. On sait d'ores etdéjà, compte tenu de la structure par âge des médecins et des départs à la retraite prévisibles,que les années deux mille dix seront marquées par une nouvelle pénurie... L'exemple intègredonc, dans un cas où se mêlent salariés et non-salariés, la possibilité d'amplifications pard'éventuelles erreurs étatiques et le report sur des professions proches. Insistons sur le typed'intelligibilité que propose le schéma. Il cherche non pas à expliquer toute vocation médicaleou professionnelle – ce serait faire preuve d'un cynisme un peu court –, mais à repérer le jeudes facteurs économiques parmi d'autres qui pourront être moraux, politiques, religieux, etc.Pourtant, même circonscrit à cette ambition, ce point de vue microéconomique traditionnels'est rapidement révélé insuffisant. En particulier, ses prescriptions de politique économique,se limitant le plus souvent à prôner la concurrence via le démantèlement des réglementationset des regroupements syndicaux, sont apparues peu opérationnelles, voire provocatrices.Une série d'améliorations importantes ont pu être apportées durant les années1960, essentiellement par des auteurs américains tels que Gary BECKER 137 , GeorgeSTIG<strong>LE</strong>R 138 et Walter OI 139 . Elles ont consisté à relâcher certaines hypothèsesparticulièrement peu réalistes du schéma de base, tout en en conservant la logique profonde.Le raisonnement initial postulait que le travail était une marchandise homogène, parfaitementidentifiée, susceptible de décisions instantanées. La réalité est faite de salariés auxqualifications différentes, mal identifiées, qu'il est difficile de déplacer. D'où les trois théoriesdu capital humain (Gary BECKER), de la recherche d'emploi [ou de travailleur] (GeorgeSTIG<strong>LE</strong>R), du travail comme « facteur quasi fixe » (OI). Le capital humain peut se définircomme l'ensemble des aptitudes productives d'un travailleur, qu'elles soient innées ouacquises. On s'intéresse aux modalités de leur acquisition : dépenses de santé, d'éducation,voire de migration, et on pose que ces dépenses sont autant d'investissements effectués soitpar le travailleur lui-même, soit par sa famille, soit enfin par la collectivité. Le rendementattendu est formé de la série des gains supplémentaires induits par une capacité productiveaccrue. Le processus d'investissement est censé se poursuivre tant que la valeur actualisée137Gary BECKER est un économiste américain (né en 1930) connu pour sestravaux visant à élargir le champ de l'analyse microéconomique à denombreux comportements humains. Il a obtenu en 1992 le Prix de la Banque deSuède en sciences économiques en mémoire d'Alfred NOBEL. Cf biographiecomplète en fin de thèse.138George Joseph STIG<strong>LE</strong>R (né en 1911 et mort en 1991) fut un économisteaméricain. Il reçut le prix de la Banque de Suède en sciences économiquesen mémoire d'Alfred NOBEL en 1982. Cf biographie complète en fin de thèse.139J. Walter OI (1974) est l'économiste qui a le mieux développé etsynthétisé le modèle conceptuel de la sécurité et fait ressortirl'importance de la connaissance des coûts indirects.85

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