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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Enfin, du point de vue du degré de décentralisation de la mise en œuvre, onpeut opposer les pays à haut degré d’autonomie des échelons locaux (Grande-Bretagne, Pays-Bas) à ceux où les relations hiérarchiques entre échelon local et national prédominent (France,Allemagne). Ainsi les disparités de niveaux de dépenses et d’instruments de la politique del’emploi sont-elles doublées, en Europe, de spécificités institutionnelles nationales fortes. Audelàdu constat, les comparaisons internationales nourrissent de nombreux débats surl’efficacité comparée des modèles nationaux. Certains pays sont ainsi cités commeexemplaires (la Suède dans les années 1980, les Pays-Bas et le Danemark dans les années1990), même si les politiques nationales sont en fait difficilement transférables, précisémentdu fait de la nature institutionnelle, et donc fortement structurelle, des différences.Néanmoins, la référence comparative est partie prenante des débats dans le champ despolitiques de l’emploi.Les dispositifs de politique de l’emploi ont fait l’objet de multiples critiques,notamment en termes d’efficacité économique. La base de ces critiques est en partie d’ordrethéorique : ainsi, les politiques passives sont accusées de réduire l’incitation au travail, enréférence à la modélisation standard de l’offre de travail. Toutefois, les remises en causeproviennent également des résultats empiriques des évaluations disponibles.L’enjeu central de l’évaluation des politiques de l’emploi est d’identifier et dequantifier l’impact des mesures sur des variables représentant leurs objectifs (emploi,chômage, fonctionnement du marché du travail). Pour les économistes, l’évaluation peut sefaire à deux niveaux : au niveau des bénéficiaires des mesures (études microéconomiques), etau niveau de l’ensemble de l’économie (études macroéconomiques). Pour chacun desniveaux, les hypothèses testées sont mises en relation avec des modèles théoriquescouramment utilisés en économie du travail, ou en macroéconomie. Les évaluationsmicroéconomiques sont les plus nombreuses. Leur objectif est d’isoler l’effet propre (ou effetnet) des mesures sur la situation et les trajectoires de leurs bénéficiaires. Cet effet net estestimé sur la base d’une comparaison entre un groupe de participants et un groupe témoin, surle modèle des sciences expérimentales. La sélection aléatoire des bénéficiaires et nonbénéficiaires a longtemps été considérée comme la seule méthode permettant d’obtenir desrésultats fiables. En pratique, ce type d’expérimentation a essentiellement été développé auxÉtats-Unis, et très peu en Europe, du fait du coût élevé de ces évaluations et des problèmeséthiques qu’elles soulèvent dans le champ des sciences sociales (une partie des bénéficiairespotentiels se trouvent privés d’une aide, sur la seule base d’un tirage aléatoire, ce qui contreditle principe juridique d’égalité des droits). Les progrès des techniques économétriques ontpermis une diversification des méthodologies d’évaluation et l’obtention de résultats fiables,sans recours à une procédure expérimentale. Les évaluations macroéconomiques mesurentl’impact des politiques de l’emploi sur l’emploi, le chômage, les salaires, ou encore sur lesflux sur le marché du travail, au niveau global. Elles utilisent des données agrégées, etéventuellement des modèles macroéconométriques existants (c’est le cas des évaluationsréalisées par la D.A.R.E.S. pour le ministère du Travail en France – modèle Mosaïque).Les évaluations disponibles pour les principaux pays de l’O.C.D.E. suggèrentque les mesures d’aide à la recherche d’emploi des chômeurs – augmentent le taux de retourà l’emploi et sont peu coûteuses ; que les mesures d’incitation au travail ont un impact faiblesur – l’offre de travail, qui semble dépendre davantage de facteurs non monétaires, commeles caractéristiques de l’emploi, et de l’existence de structures de garde d’enfants, detransports adaptés. En revanche, ces politiques peuvent avoir des effets de redistribution desrevenus en augmentant les revenus après impôt des travailleurs à faibles salaires (les working417

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