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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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sérieux. Le krach lui-même peut s’interpréter comme la prise de conscience du décalagetotalement irréel qui s’était opéré entre les cours boursiers et la véritable valeur des titres, surla base des dividendes versés aux actionnaires: c’est l’éclatement de la « bulle spéculative ».Mais ce brusque retour à la réalité déclenche aussitôt une révision pessimiste desanticipations: d’où le dégonflement des stocks, le frein mis aux investissements,l’effondrement des ventes de biens durables (170 000 automobiles vendues en novembre,93 000 en décembre malgré la reprise saisonnière attendue). Une crise de liquidités contribueà accentuer le recul général de l’activité. Mais il est difficile de mettre en cause, à ce stade, leserreurs de la politique monétaire: la première grande vague de faillites bancairesn’interviendra qu’un an plus tard, à l’automne de 1930, alors que le contexte internationals’est déjà profondément dégradé dans l’intervalle.La crise mondiale peut s’interpréter comme le résultat de deux « chocsdéflationnistes » successifs, provoqués par les phases opposées de la conjoncture américaine:en 1928-1929 (boom spéculatif aux États-Unis), une forte réduction des exportations decapitaux américains; en 1929-1930 (déclenchement de la crise aux États-Unis), unediminution non moins brutale des importations américaines.D’abord, en effet, l’attrait de plus-values spectaculaires draine la masse descapitaux vers les placements en valeurs américaines, au détriment des investissementsextérieurs. Du premier au second semestre de 1928, le montant des émissions étrangères sur laplace de New York chute de plus de moitié. Les pays débiteurs, qui dépendent depuis laguerre d’un flux permanent de crédits extérieurs pour le financement de leur déficit courant,sont aussitôt en difficulté; la baisse de l’activité mondiale, comme on l’a vu, débute en Europecentrale et dans les pays neufs. En relevant le taux d’escompte pour tenter de freiner laspéculation boursière, les autorités américaines ne font que renforcer l’attrait de la place deNew York sur les capitaux flottants (au détriment surtout de Londres), et accentuent du mêmecoup les difficultés de leurs partenaires européens.En 1929, seconde rupture: le recul des importations américaines, directementlié à celui de la production industrielle, amorce la spirale de contraction du commercemondial. Les importations des États-Unis baissent alors plus vite que leurs exportations. Lerôle directeur de la conjoncture américaine sur les marchés de matières premières se traduitpar la chute des prix mondiaux, aussitôt aggravée par la tendance au déstockage. L’effet - prixs’ajoute donc à l’effet - volume pour provoquer, au seuil de 1930, un excédent commercialrecord des États-Unis (déficit du reste du monde). Enfin, l’adoption en 1930 du tarifHAW<strong>LE</strong>Y-SMOOT 247 inaugure la surenchère protectionniste mondiale, au moment même oùle flux des crédits extérieurs va se tarir définitivement.247Excepté sous WILSON, les États-Unis ont pratiqué le protectionnismedouanier de la guerre de Sécession à 1934. Ce protectionnisme étaitjustifié par la nécessité de préserver le niveau de vie des travailleursaméricains face à la concurrence de produits importés fabriqués par unemain d’œuvre étrangère bien moins payée. Le tarif HAW<strong>LE</strong>Y-SMOOT de 1930, estl’apothéose du protectionnisme ce qui augmenta les tarifs à l'importationdans le but de protéger les producteurs locaux mis en danger par lacompétition internationale. En réponse à cette politique, d'autres paysaugmentèrent à leur tour leurs tarifs, mettant en très mauvaise posture lessociétés américaines qui vivaient de l'exportation. Ce qui conduisit à unesuite d'augmentations des tarifs qui fragmenta l'économie mondiale.201

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