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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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compétences complémentaires conduit à la recherche d'un "système de compétences" dansl'entreprise.La qualification, à la fois réalité vécue dans l'entreprise et un rapport entre laformation et l'exercice du travail organisent la vie du salarié ; pourtant la qualificationmesurée par l'éducation n'est pas la seule expérimentée dans le quotidien, elle est rapportée àun poste, c'est-à-dire à tout un ensemble d'opérations incluses dans un système productif,regroupées par l'organisation du travail, codifiées par les conventions collectives.Beaucoup de sociologues empruntent leur conception du temps à d'autresdisciplines. Le rapport de la formation à l'emploi sont difficile à décrire dans le même champtemporel. SCHULTZ 175 en 1963 l'interprète sur le modèle de l'investissement : l'individu estcensé, au cours de son éducation accumuler un capital, le capital humain qui trouverait usageet rémunération au cours de sa vie. Une correspondance est introduite dans la durée calquéesur celle du capital économique.De par le salariat, le service du travail, mesuré par le temps, s'échange sur unmarché contre un quantum de monnaie. La notion de qualification, si elle désigne un attributdu travail, est dans cette perspective confuse et trompeuse (CAMPINOS- DUBERNET etMARRY in Tanguy, 1986 176 ). Elle paraît pourtant, au premier abord, offrir de l'échelle dessalaires une explication commode. La qualification définit une hiérarchie des qualités dutravail, analogue à celle des rémunérations. Elle vise, semble-t-il, la réalité même qui sevalorise dans le salaire, et elle la saisi sous une forme telle que le passage d'un plan à un autres'effectue sans difficulté, puisqu'il ne s'agit que d'une correspondance entre deux ordres. Il nereste plus qu'à préciser si cette correspondance définit une symbolisation ou unedétermination, ce qui nourrit des débats en fin de compte secondaires.Cependant, à l'examen, cette construction apparaît artificielle, et l'explicationqu'elle propose tautologique. Comment peut-on hiérarchiser des comportements de travail oude tâches ? En ne retenant, sans le dire, que les caractéristiques de ces phénomènes qui seprêtent à cette mise en forme. Autrement dit, la qualification n'est un ordre que dans la mesureoù elle ne désigne plus réellement des qualités de travail. En fin de compte, c'est l'ordre desrémunérations qui explique la qualification.La problématique traditionnelle de la qualification repose donc sur unmalentendu. On prend l'ordonnance relative des opérations, telle qu'elle se constitue pourrendre compte des différences de savoir et de rémunération entre les salariés, pour unensemble de caractères positifs du travail. De là les paradoxes et les apories qu'entraînel'usage de la notion de qualification. Elle désigne à la fois une correspondance entre lesdiverses caractéristiques d'une situation de travail, le statut, le savoir, le salaire, et en mêmetemps la nécessité prétendue de cette correspondance. Elle réduit ainsi un cycle, celui de laformation, mécanisme qui oriente les mouvements de l'ensemble des salariés à travers letemps, à un rapport, celui de l'emploi isolé avec l'apprentissage de l'individu qui l'occupe.C'est pourquoi la notion donne l'illusion d'accomplir la synthèse de tous les attributs du175SCHULTZ, T., The Economic Value of Education, New York : ColumbiaUniversity Press, 1963.176CAMPINOS-DUBERNET M, MARRY C., De l'utilisation d'un concept empirique :la qualification, quel rapport à la formation ? in Tanguy L. (dir.),L'introuvable relation formation-emploi. Un état des recherches en France,Paris, La Documentation Française, 1986.136

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