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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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d’incrédulité, puis de colère, entendues à Calais, à Ris-Orangis ou devant les portes dumagasin du boulevard Haussmann qui ont frappé. Franck RIBOUD s’est soucié de ne pas tropécorner une image sociale qui, en France, faisait de son entreprise un exemple. Formellement,il a respecté les règles établies et utilisé toute la palette des dispositions prévues pour parvenirà une gestion souple de la crise. Sur ce plan, au moins, le modèle social à la française perdure.A l’inverse, et alors qu’il est dirigé depuis peu par un ancien du groupe de grande distributionfrançaise Promodès, fusionné avec Carrefour, le groupe Marks & Spencer a eu recours auxtechniques les plus déplorables, telles qu’elles sont historiquement pratiquées aux Etats-Uniset, depuis plus récemment, en Grande Bretagne. Pourtant les différences s’atténuent. Pouranticiper les difficultés le groupe Danone Réduit ses effectifs alors qu’il se porte bien, il veutainsi améliorer sa rentabilité pour satisfaire ses actionnaires par la suite. Marks & Spencer,parce qu’il va mal, doit trancher dans le vif. Il lui faut envoyer un signal de sa volonté deredressement pour, qu’en retour, la Bourse salue sa décision par une hausse du cours.L’actualité le prouve, les suppressions d’emplois, avec des motivationsidentiques, se répandent en France. Elles auraient même tendance à se banaliser. Au-delà dejustifications circonstancielles, on peut considérer que cette vague de licenciementsprogrammés n’est jamais que l’envers de la croissance riche en emplois dont on se plaît àsaluer l’émergence, à l’égal de ce qui se produit dans les pays anglo-saxons. La contrepartied’une économie plus réactive qui sait réduire le chômage, et augmenter le volume des emploiscréés, tient dans sa capacité à supprimer des postes rapidement pour maintenir saperformance. Les bons résultats obtenus d’un côté, sont conditionnés, de l’autre, par unerigueur dans la gestion des effectifs considérés comme excédentaires.Dans ce système qui devient la norme vers laquelle notre pays s’oriente aprèsd’autres, on peut licencier d’autant plus, et facilement, que l’on peut escompter embaucher àla même allure, voire plus. Mais, pour que l’équilibre soit parfait et la destruction vertueuseou créatrice, il faut toutefois que la croissance se maintienne. Aux Etats-Unis, pendant lesannées CLINTON, le mécanisme a fonctionné. Depuis les difficultés de la Netéconomie et leralentissement de la croissance américaine, la balance oscille et les suppressions d’emplois sesuccèdent. Pour l’heure, rien de tel ne se passe en France ou en Europe, où l’INSEE vientencore d’affirmer que la conjoncture restait bien orientée et que les perspectives étaientbonnes. Mais les salariés de Danone et de Marks & Spencer, si durement éprouvés par deslicenciements boursiers plus qu’économiques, peuvent-ils admettrent que leur sort dépende del’accomplissement de ces logiques ? Plus que jamais, dans le modèle libéral anglo-saxon quis’impose, les raisons d’espérer ou de craindre se résument en quelques indices distillés chaquejour, dont le CAC 40 transformé en météo économique et sociale.Les marchés financiers font de plus en plus la différence entre licenciementsdéfensifs et offensifs. Réponse à une mauvaise conjoncture ou souci d’améliorer lacompétitivité, les plans sociaux se multiplient, alors que la Bourse ne semble plus accueilliravec euphorie ces mesures radicales. En France, avec un nouveau dispositif de préretraites, legouvernement veut cibler davantage les cessations anticipées d’activité. Alors que pourrépondre au ralentissement de la croissance, les entreprises américaines et européennesrenouent avec les plans de licenciements, Catherine SAUVIAT, économiste à l’Institut derecherches économiques et sociales (IRES) commente l’étude qu’elle a réalisée avec SabineMONTAGNE sur « les comportements de gestion de la main d’œuvre de quelques grandesentreprises françaises face à la mondialisation » 464 .464Cette étude est faite à la demande du ministère de l’emploi en mars2001.384

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