09.07.2015 Views

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

des communistes à son égard ne constitue pas un problème majeur en raison del’affaiblissement du P.C. Mais le P.S. ne manque ni de rivaux (Laurent FABIUS, LionelJOSPIN) ni de fidèles à François MITTERRAND qui, de plus en plus, va apparaître commele seul recours possible contre la montée en puissance de l’opposition. Candidat à lacandidature pour l’élection présidentielle de 1988, Michel ROCARD devra suspendre sacampagne et, une fois encore, s’effacer devant François MITTERRAND. À la tête d’ungouvernement d’ouverture comprenant quelques ministres U.D.F., Michel ROCARD doitcomposer avec une Assemblée nationale à majorités variables, un Parti communiste quicherche le raidissement et un Parti socialiste volontiers critique, de plus en plus dominé parles affrontements des hommes à travers ceux des «courants». Par nature, le nouveau Premierministre est porté à la quête du consensus. La «méthode ROCARD», d’inspirationmendésienne, connaît des réussites (règlement de la situation en Nouvelle-Calédonie) mais seheurte aussi à de sérieux obstacles (réforme introduisant la contribution sociale généralisée).Pour autant, le problème du futur «candidat virtuel» à l’élection présidentielle à venir estsimple à poser, sinon à résoudre: il lui faut démontrer à la tête du gouvernement sa dimensiond’homme d’État dans un contexte économique et politique où la marge de manœuvre estfaible, affirmer sa différence par rapport à François MITTERRAND sans dissocier son actionde celle du chef de l’État, lutter enfin contre la tendance permanente à sa propremarginalisation au sein du Parti socialiste. En 1991, presque trois ans jour pour jour aprèsl’avoir nommé — mais aussi presque dix ans après sa propre victoire initiale —, FrançoisMITTERRAND désigne Édith CRESSON pour diriger le gouvernement. «Il m’a viré», diraMichel ROCARD un peu plus tard. Il s’agissait pour le premier, qui jugeait la France moroseet lassée, de reprendre la main. La même obligation s’ouvre au second. L’échec d’ÉdithCRESSON, le développement des «affaires» qui éclaboussent alors le Parti socialiste encontraste avec la forte image d’homme intègre dont jouit Michel ROCARD sont favorables àce dernier. Nouveau premier secrétaire du P.S. en succession de Pierre MAUROY (1992),Laurent FABIUS est affaibli par sa propre implication dans l’affaire du sang contaminé. LeP.S. se cherche un nouveau souffle et des raisons d’espérer à l’approche des électionslégislatives de 1993 que beaucoup voient comme l’antichambre de l’élection présidentielle de1995. Michel ROCARD appelle de ses vœux un «big bang» à gauche et le rassemblementavec les socialistes des centristes, des écologistes et des déçus du P.C. (discours deMontlouis-sur-Loire, février 1993). Dans la foulée des élections législatives perdues par lagauche, il parvient à écarter Laurent FABIUS de la direction du P.S.: le voici présidentprovisoire puis, au congrès ordinaire du Bourget en octobre, premier secrétaire, très largementélu par les délégués. Qui d’autre que lui pourrait espérer représenter honorablement la gaucheà l’élection présidentielle de 1995 ? La position de Michel ROCARD est pourtant bien fragile:en juin 1994, après la débâcle du P.S. aux élections européennes, il met en jeu son postedevant le bureau national et ne se considère plus comme le «candidat naturel». Soutenu parles fabiusiens et l’aile gauche du parti, Henri EMMANUELLI le remplace. Désormais, c’estvers Jacques DELORS que se trouvent les espoirs des socialistes. ROCARD, une fois de plus,s’efface et ne reviendra pas sur sa décision après le renoncement de ce dernier, reportant sesambitions pour 1995 sur un siège au Sénat. Michel ROCARD se veut un homme de réflexionà l’image de son maître, Pierre MENDES FRANCE. Il a développé ses idées dans plusieursouvrages: Les Partis politiques français (sous le pseudonyme de Jacques MALTERRE), LeP.S.U. et l’avenir socialiste de la France (1969), Des militants du P.S.U. présentés par MichelROCARD (1971), Questions à l’État socialiste (1972), Un député pour quoi faire ? (1973), LeMarché commun contre l’Europe (1973), L’Inflation au cœur (1975), Parler vrai (1979), LeCœur à l‘ouvrage (1987) auxquels s’ajoutent deux recueils de textes politiques, À l‘épreuvedes faits (1986) et Un pays comme le nôtre (1989).710

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!