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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Les effets de deux ruptures – financière et commerciale – interfèrent et serenforcent mutuellement. En prenant comme point de départ les difficultés des pays les plusvulnérables aux restrictions de crédits, l’amplification de la crise peut être analysée à traversles relations triangulaires entre les États-Unis, l’Europe et la « périphérie ». Ainsi, la baissedes importations lainières de l’Allemagne, coïncidant avec le déstockage en Australie,précipite l’effondrement des cours dès l’été de 1929. En 1930 déjà, la capacité d’importationdes pays vendeurs de produits primaires est gravement amputée. La chute des exportationsvers ces pays constitue l’origine directe du retournement en Grande-Bretagne. Financièrementfragile depuis la guerre, l’économie britannique est alors bien plus affectée que l’économieaméricaine, parce qu’elle est plus ouverte (son taux d’exportation est plus de trois foissupérieur) et bien plus tournée vers la périphérie. Dans le cas de la France, oùl’investissement garde tout son élan jusqu’en 1930, il est plus clair encore que les difficultésdes activités exportatrices sont le « point de pénétration » de la crise mondiale vers 1930-1931.La dislocation de l’économie mondiale après 1930 résulte d’abord de la montéedu protectionnisme, qui dépasse tous les précédents historiques. D’abord, par la rapidité de sadiffusion, selon une dynamique à la fois intersectorielle (toute « protection » accordée à unsecteur en difficulté déclenche les revendications d’autres secteurs, qui réclament desavantages équivalents) et internationale, à travers l’engrenage des mesures de rétorsion.Ensuite, par sa généralisation: même l’Angleterre, citadelle du libre-échange, se joint aumouvement. Enfin, par l’apparition d’un type nouveau de protectionnisme, reposant sur desrestrictions quantitatives: les quotas (ou contingentements), instrument discrétionnaire entreles mains des autorités, se superposent à la traditionnelle protection tarifaire, elle-mêmeportée à des taux doubles ou triples des maximums de la fin du XIXe siècle. Contrairement auprotectionnisme d’avant 1914 ou à celui des années soixante-dix, qui n’ont pas empêché uneforte croissance du commerce mondial, le protectionnisme des années trente s’identifie à unefermeture durable des économies nationales.Mais les ruptures monétaires contribuent, de façon plus radicale encore, aucloisonnement de l’espace économique international à partir de 1931. La disproportion entrele détonateur (menace de faillite d’une grande banque autrichienne, le Kredit Anstalt) et lesrépercussions mondiales de la crise financière justifient un retour sur ses antécédents.L’endettement international, de nature en grande partie politique, consécutif à la guerre de1914, représente une menace d’autant plus grave que des flux rigides (paiementsgouvernementaux) coexistent avec des flux instables (placements à court terme). Letarissement de l’apport extérieur risque de se transformer en reflux, compromettant lasolvabilité des pays endettés, et du même coup la position de leurs créanciers. Or l’un d’eux,la Grande-Bretagne, est particulièrement vulnérable depuis la guerre. Ses placementsextérieurs reposent non plus sur des excédents solides de sa balance des paiements, mais surle statut international de la livre. La livre est acceptée comme monnaie de réserve,conjointement avec le dollar, dans le cadre du Gold Exchange Standard. Mais la concurrenceentre les deux monnaies est inégale (la livre paraît surévaluée depuis 1925, les réserves d’oranglaises sont faibles). Toute perte de confiance risque d’avoir des conséquences explosives,dès lors que les détenteurs d’avoirs en sterling demandent leur remboursement en or,conformément aux règles de l’étalon-or.202

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