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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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Détruire des emplois pour créer de la valeur… le PDG du groupe, FranckRIBOUD, assume d’ailleurs lui-même, le paradoxe lors d’un entretien au point le 13 avril2001 où il commente : « il est absurde d’interdire aux entreprises de licencier quand elles sontbénéficiaires : toute la dynamique de l’emploi repose sur la « destruction créatrice », commedisait SCHUMPETER ».Dans cette myriade de comportements différents, il y a cependant, au moins untrait commun, qui tend à s’imposer : avec ce nouveau capitalisme patrimonial qui prospère,les choses vont vite, beaucoup plus vite que dans le passé. Avec les marchés boursiers pourjuges de paix, prêts à réagir au moindre écart, il faut, d’une entreprise à l’autre, non passeulement promettre aux actionnaires qu’ils gagneront de l’argent pour l’exercice en cours ; ilfaut leur donner l’assurance qu’ils en gagneront toujours plus que leurs concurrents. « Alors,c’est vrai, admet M. RIBOUD, nous gagnons de l’argent avec les biscuits. Mais, si noustardons à nous réorganiser, ce que nos concurrents ont déjà fait, nous perdrons notrecompétitivité et nos résultats plongeront ». D’où la fermeture des deux usines de Ris-Orangiset de Calais : comme le pôle biscuit du groupe ne dégage une marge opérationnelle « que » de7,9 %, à comparer à 11 % pour le pôle des produits laitiers ou 12,3 % pour le pôle boissons, ildoit faire l’objet d’un plan de rigueur.C’est un signe des temps. Hier, en France, les chefs d’entreprise s’appliquaientà couper les « branches mortes » ; aujourd’hui, la mode est à élaguer les branches les moinsrentables. Dans le passé, certains patrons se faisaient même un motif de gloire de ne pasréduire l’emploi à la première alerte, pour préserver la « communauté » que constituel’entreprise ; désormais, le licenciement préventif est un moyen éprouvé de soutenir un coursboursier. C’est, en quelque sorte un monde qui change, un monde qui bascule. Mais n’est-cepas non plus celle qui en dit le plus long sur les évolutions de l’économie française ?« Le ralentissement économique a des répercussions différentes selon lessecteurs et les qualifications. Si l’industrie réduit massivement le recours à l’emploi précaire,la demande d’ingénieurs et de cadres reste élevée. L’arrivée de l’euro nécessite l’embauche denombreux intérimaires dans les services » 284 .Le ralentissement de l’activité économique commence à produire ses effets surl’emploi. Outre les restructurations dans les télécommunications, plusieurs secteursindustriels, dès la rentrée, ont réduit leurs perspectives de croissance dans la crainte de subirles conséquences de la crise qui s’amplifie aux Etats-Unis, avec la publication de mauvaischiffre de l’emploi.En France, l’augmentation du chômage devrait contribuer à relancer le débatsur la politique du gouvernement avant le vote de la loi de modernisation sociale, en troisièmelecture au Sénat, à l’automne. D’ici là, faut-il craindre, comme l’expriment à demi-motcertaines organisations professionnelles et syndicales, une accélération des plans sociauxavant la mise en place des nouveaux dispositifs renforçant la protection des salariés ? Onconstate parallèlement la multiplication des licenciements individuels. Les indemnités sontquasiment publiques : « 30 489,80 euros (200 000 francs) pour un ouvrier, 60 979,61 euros(400 000 francs) pour un technicien et 121 959,21 euros (800 000 francs) pour un cadre »résume un leader syndical de la métallurgie.284Le Monde du 10.09.2001.233

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