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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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preuve le président des États-Unis, sa détermination et sa modération , son souci d’éviter àl’adversaire de perdre la face et de trouver une solution acceptable pour les deuxsuperpuissances ont sans doute permis d’écarter la guerre. Les dirigeants soviétiques ont euxaussi alors mesuré le danger, et l’accord voulu par KENNEDY peut dès lors être envisagé.Après des mois de pourparlers, dans son discours prononcé le 10 juin 1963 à l’AmericanUniversity, KENNEDY exprime clairement sa hantise et cherche éloquemment à persuaderles dirigeants soviétiques de la bonne foi américaine. La conclusion (en 1963) des accords surl’interdiction des explosions nucléaires dans l’atmosphère, puis sur la non-dissémination desarmes nucléaires, les négociations sur la limitation des armements montrent que, dans cedomaine au moins, la présidence KENNEDY marque un tournant; les présidents JOHNSONet NIXON garderont la même orientation. Désireux de rendre plus durable et plus profondl’intérêt que les Américains portent aux problèmes internationaux, et notamment aux paysdont ils devraient faciliter le développement, créateur du Peace Corps dans lequel desdizaines de milliers de jeunes Américains ont combattu la misère du Tiers Monde,KENNEDY est aussi l’homme qui a décidé de renforcer la présence américaine au Vietnam.Aurait-il, mieux que JOHNSON, évité l’enlisement qu’a été, à partir de 1964, l’escalade ?C’est ce que pensent ses admirateurs; mais rien ne permet de l’affirmer. Loin d’utiliser à pleinses ressources, l’économie américaine, gérée avec pusillanimité par les ministresD’EISENHOWER, connaît un taux de croissance médiocre, un taux de chômage élevé et despoches de misère déshonorantes pour les États-Unis. KENNEDY est persuadé qu’on peutinsuffler à l’économie un plus grand dynamisme par une gestion plus audacieuse, tournant ledos à des dogmes tels que celui de l’équilibre budgétaire annuel, cher aux banquiers et àcertains dirigeants de grandes entreprises. Il veut pratiquer temporairement une politique dedéficit budgétaire systématique, lutter contre la pauvreté, modifier la répartition des dépensespubliques de façon à satisfaire en priorité certains besoins collectifs. Dans ce domaine, sacampagne d’éducation ne suscite guère d’écho. Trop d’hommes d’affaires et de membres duCongrès sont attachés aux «mythes» qu’il dénonce; bien des chefs d’entreprise éprouvent àson égard une antipathie qu’il leur rend (on s’en aperçoit le plus clairement lors de la courteguerre qu’il livre, et gagne, en 1962 contre le président de l’United States Steel Corporationpour l’empêcher de relever le prix de l’acier). Le président JOHNSON, bien plus habile queKENNEDY dans ses rapports avec le Congrès, réalisera ses projets, et lancera l’économieaméricaine dans la direction indiquée avant que la guerre du Vietnam crée de nouveauxproblèmes. Conscient de l’urgence des solutions à apporter au problème noir, le présidentKENNEDY choisit néanmoins une stratégie à moyen terme: les problèmes internationaux etceux de l’économie américaine sont à ses yeux prioritaires, et pour les régler, il a besoin, auCongrès, de l’appui des démocrates du Sud. L’administration KENNEDY décide de faireporter l’essentiel de ses efforts dans ce domaine sur l’amélioration de la situation économiquedes Noirs, et sur l’octroi d’une protection fédérale efficace pour leur inscription sur les listesélectorales: c’est par leurs bulletins de vote que les Noirs parviendront progressivement à sefaire respecter par les hommes politiques. Or, deux ans et demi après son arrivée à la Maison-Blanche, KENNEDY doit reconnaître que la situation appelle une intervention fédéraledirecte, destinée à accélérer l’évolution: dans le Sud, le conflit est devenu aigu et difficile àdominer. Jusqu’au début de juin 1963, il se voit reprocher l’inefficacité de son action; ce n’estque le 11 juin 1963 qu’il s’adresse à la nation pour poser enfin le problème en termes morauxet idéologiques. Il réclame alors une loi permettant de lutter contre la ségrégation; sa mort etla détermination du président JOHNSON assurent, en 1964, le vote d’un texte proche de celuiqu’il avait proposé. La mémoire de KENNEDY n’en est pas moins vénérée par de trèsnombreux Noirs – cette vénération est considérée par les militants du «Pouvoir noir» commeune mystification de plus. Le président KENNEDY aimait à dire, et peut-être n’en excluait-ilpas totalement la possibilité, qu’il était le fondateur d’une dynastie: ses frères, un jour son fils,670

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