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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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À partir du début des années 1970, la politique monétaire a tenu une placecroissante dans l’ensemble des instruments de politique économique. Cette évolution résultede deux phénomènes:1. L’échec ou la rigidité des autres formes de politique économique. Les pays del’O.C.D.E. ont des degrés de liberté réduits en matière budgétaire et fiscale: le ralentissementde la croissance diminue la flexibilité du côté des dépenses publiques, car il faut limiterl’ampleur des déficits budgétaires. D’autre part, les formes traditionnelles de la politique desrevenus, qui avaient connu une certaine efficacité dans les années 1960, n’ont pas résisté à lamontée de la stagflation.2. L’impact de la doctrine monétariste. Étant donné la place de la politique monétaire,la tentation est grande de la mettre au service d’autres formes de politique économique. Lasélectivité de la politique monétaire a été souvent reliée à la sélectivité de la politiqueindustrielle. À certains moments, les pouvoirs publics ont pu être tentés d’instaurer unepolitique des revenus à fondement monétaire, c’est-à-dire de conditionner l’ouverture decrédits en faveur d’une entreprise (ou d’une branche) au respect par elle de normes relatives àl’évolution des prix et des revenus fixées par l’État.La politique des revenus a trois fonctions principales: améliorer les conditionsde l’arbitrage entre plein emploi et stabilité des prix (c’est-à-dire modifier l’allure de lacourbe de PHILLIPS); desserrer la contrainte extérieure en ralentissant l’inflation; diminuerles anticipations inflationnistes.La plupart des analyses contestent l’efficacité de la politique des revenus,qu’elle soit réglementaire, indicative, etc. Cependant, le recours à une politique des revenusassez normative dans la France d’aujourd’hui a pu servir à «casser» les anticipationsinflationnistes. À travers le prélèvement conjoncturel, a été esquissé un projet de politiqueincitative des prix et des revenus. Le prélèvement conjoncturel, qui fut introduit en 1975, estassez voisin des projets de T.I.P. (Tax-based Incomes Policy) développés aux États-Unis àpartir de 1971. Il s’agit d’un prélèvement provisoire portant sur les augmentations des margesbénéficiaires des entreprises ne résultant ni d’un accroissement du volume d’activité, ni d’uneaugmentation de la productivité. En fait, ce prélèvement conjoncturel n’a jamais été appliqué(le gouvernement se refusant à pénaliser les entreprises en période de crise) et il a étéofficiellement supprimé en 1979.La politique conjoncturelle est en principe au service des objectifs à moyenterme fixés par le Plan. En France, dans les années 1960, les relations entre les politiques destabilisation et la planification étaient assez équilibrées :– Le planificateur devait tenir compte de l’évolution de la conjoncture et revoir lesobjectifs et/ou les instruments employés lorsque des seuils d’alerte étaient atteints (systèmedes «clignotants» du Ve plan, prolongé pour le VIe plan par un système d’indicateurs).– Les politiques conjoncturelles étaient, en principe, mises au service de l’exécution duPlan (nombreuses exceptions à la règle de l’annualité budgétaire, etc.).En fait, quand il faut choisir entre des préoccupations de moyen terme et desexigences de court terme, ce sont souvent ces dernières qui sont privilégiées.226

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