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LE RECLASSEMENT PROFESSIONNEL SUITE AUX ... - E-Corpus

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(ils n'apprécient pas nettement les gains en pouvoir d'achat de leurs salaires dans des contextesde variation des prix, ils se contentent de refuser les baisses nominales et de rechercher deshausses nominales) et cela empêche de tracer les courbes d'offre traditionnelle. D'autre part, lademande issue des entreprises dépend du bouclage macroéconomique, ce qui empêche leraisonnement microéconomique élémentaire de se tenir. Le mouvement de l'analyse consiste àréinsérer le marché du travail dans les interactions globales de l'économie : l'emploi devientainsi un marché sous influence. Selon ces thèses célèbres, il dépend de la « demandeeffective », c'est-à-dire des prévisions de débouchés effectuées par les entrepreneurs.Pessimistes, ces derniers embaucheront peu, et les faibles débouchés ainsi créés lesconfirmeront dans leur pessimisme. Symétriquement, des prévisions optimistes induiront plusd'emploi et plus de débouchés. Agir en cas d'« équilibre de sous-emploi » (dans le caspessimiste) revient à l'État, soit par le canal du « multiplicateur » (un accroissement dedépenses génère un emploi additionnel, qui lui-même rendra possible un accroissement desdépenses de consommation des salariés, donc plus d'emplois, et ainsi de suite jusqu'à ce que lemouvement soit amorti), soit par une politique de bas taux d'intérêt favorisantl'investissement. Mais un second KEYNES, plus difficile, voire ambigu, met en cause lefonctionnement même du marché du travail, sinon son existence, en remarquant que lesmouvements de salaires correspondent à une « compétition autour des salaires nominaux » quioppose les salariés entre eux dans un cadre sur lequel ils n'ont guère d'influence. C'est unprocessus relatif, qui permet la répartition, entre groupes de travailleurs, du salaire réel globaldéterminé par ailleurs. La rigidité nominale des salaires s'explique par le souci qu'ont lessalariés de pouvoir changer aisément d'emploi sans renégocier en permanence, et de protégerleur position relative : la mobilité imparfaite entre les postes et les emplois implique lacoalition des travailleurs pour fixer les avantages relatifs dont ils disposent ; ainsi, laconcurrence exercée sur le marché de l'emploi est-elle, par définition, une concurrenceimparfaite et collective. Ces intuitions seront toutefois mises de côté à l'initiative de KEYNESlui-même, celui-ci ayant précisé que, hormis les cas de dépression, la théoriemicroéconomique et donc le schéma microéconomique précédent gardaient leur validité. Ilreste que, la dépression étant, selon lui, la tendance fondamentale du capitalisme, KEYNESrefuse le raisonnement qui pose l'ajustement simultané de l'emploi et du salaire, et quidéconnecte les prix (le salaire) des quantités (l'emploi) dont ils sont censés permettre etévaluer l'échange pour insérer l'emploi dans le jeu d'une série d'autres quantités (le revenu, laconsommation, les débouchés). C'est le KEYNES du circuit qui a été popularisé, appliqué etdiscuté. Il ne reste plus grand-chose de ses résultats et de ses prescriptions. Sur le planpratique la théorie keynésienne de l'emploi a connu son heure de gloire entre 1940 et 1965, etprobablement son âge d'or lors de la réduction d'impôts décidée en 1962 par le président JohnFitzgerald KENNEDY 140 , sur la suggestion de son Council of Economic Advisers. La relanceavait alors parfaitement réussi, et le succès dura jusqu'à ce que se manifestent les pressionsinflationnistes de la guerre du Vietnam (1966). Mais les relances ultérieures, aux États-Unisou dans d'autres pays, se sont révélées décevantes, lançant des processus inflationnistes, ouencore déséquilibrant les échanges extérieurs. Quant à la théorie, les succès comme les échecsdu keynésianisme élémentaire ont conduit à son perfectionnement puis à son abandon ; leséchecs, parce qu'ils jettent un doute sur sa pertinence, et les succès, parce que la Théoriegénérale 141 ne prescrivait rien en situation de plein-emploi ou de quasi-plein-emploi : il étaitadmis qu'une relance excessive pouvait créer de l'inflation, mais comment maîtriser leprocessus ?140KENNEDY John Fitzgerald (1917-1963) président des Etats-Unis, cfbiographie complète en fin de thèse.141KEYNES, J., Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie,Ed. Les auteurs classiques, 1936.87

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