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miguel de unamuno frente al modernismo religioso - Gredos ...

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personn<strong>al</strong>ité divine qu’en la concevant incarnée dans l’homme historique, dans<br />

l’homme spirituel, dans l’humanité. Car Dieu aussi est historique, aussi historique<br />

que le Jésus <strong>de</strong> l’histoire. Jésus était donc la conditio sine qua non pour sauver le<br />

sentiment du Dieu personnel, c’est-à-dire l’existence historique même <strong>de</strong> Dieu,<br />

d’un Dieu qui soit quelque chose <strong>de</strong> plus réel qu’une idée philosophique, qui soit<br />

une puissance historique, réelle, existante.<br />

Et quoique nous rejetions aujourd’hui le dogme <strong>de</strong> la divinité <strong>de</strong> Jésus conçu à<br />

la manière théologique <strong>de</strong> Saint Athanase ou du Concile <strong>de</strong> Trente, c’est-à-dire<br />

l’explication scholastique du dogme, nous nous trouvons, grâce à ce dogme et par<br />

son œuvre avec une autre conception et surtout avec un autre sentiment <strong>de</strong> Dieu,<br />

ce que veut dire que nous nous trouvons avec le Dieu-Christ par la vertu du<br />

Christ-Dieu.<br />

Et concevoir Dieu comme incarné en Jésus est la même chose que le concevoir<br />

comme incarné dans l’humanité, dans chacun <strong>de</strong> nous, Jésus fut donc le révélateur<br />

<strong>de</strong> ceci: c’est que nous portons Dieu le Père au-<strong>de</strong>dans <strong>de</strong> nous; il fut le révélateur<br />

<strong>de</strong> l’immanence du Père éternel, du dieu historique.<br />

Certes, “en un sens – comme le dit M. Loisy – la religion se fon<strong>de</strong> et ne<br />

subsiste que sur la distinction, au moins initi<strong>al</strong>e, <strong>de</strong> l’humain et du divin”. Au<br />

moins initi<strong>al</strong>e, très bien! Parce que pour concevoir le divin dans l’humain il faut<br />

premièrement les distinguer. L’humanisme est une forme du divinisme; c’est une<br />

conception théologique. Il y a plus: il n’est pas possible <strong>de</strong> se faire une conception<br />

<strong>de</strong> l’humaine, si ce n’est par distinction d’avec le divin. Distinction en vue d’une<br />

synthèse ultérieure.<br />

“Si l’i<strong>de</strong>ntité foncière <strong>de</strong> la nature divine et <strong>de</strong> la nature humaine est le <strong>de</strong>rnier<br />

mot <strong>de</strong> la religion, Jésus a ignoré la religion”, écrit M. Loisy. Ce n’est pas<br />

l’i<strong>de</strong>ntité précisément. Et d’autre part je crois un peu hasar<strong>de</strong>ux d’affirmer ce qu’a<br />

ignoré Jésus.<br />

Et tout ce que je viens d’exposer je le crois strictement historique, au sens le<br />

plus profond du mot, quoique ce sens ne soit pas le sens que l’historicisme<br />

critique donne à l’histoire.<br />

La personne historique <strong>de</strong> Jésus, c’est-à-dire la puissance spirituelle qui vivait<br />

dans l’humanité qui l’entourait, et qui continua <strong>de</strong> vivre dans celle qui la suivit,<br />

fut la révélatrice du Dieu personnel, et cette personne historique est la même qui<br />

vit encore dans la conscience chrétienne.<br />

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