miguel de unamuno frente al modernismo religioso - Gredos ...

spécifique de religieuses?
Pour moi le sentiment religieux, ou ce que j’appelle ainsi, se résume dans le
sentiment de la mort et de l’au-delà. C’est le désir, la nécessité plutôt de ne point
mourir, un sentiment irrationnel. Pour moi la religion est la part nécessaire de
l’irrationalité. Je dois être éternel avec la raison, sans la raison ou contre la
raison. Voilà tout. Et il faut considérer que moi, je suis un espagnol.
4) La question de la vie future se pose-t-elle à votre esprit? Concevez-vous une
survivance de la personnalité après la mort? La comprenez-vous au sens figuré de
survivance de la répercussion des actes, ou au sens métaphysique d’une réalité
d’outre-tombe?
La question de la vie future est pour moi le problème unique. Il n’y en a d’autre.
Je ne conçois la survivance de la personnalité après la mort; je ne peux pas la
comprendre en aucune manière, mais je la veux. Et une survivance personnelle,
concrète, matérielle si on veut s’exprimer ainsi. Et je ne me console pas de la
débâcle de la vieille croyance du moyen âge.
5) Quel rapport y a-t-il, selon vous, entre le dogme et la religion? L’un est-il la
condition de l’autre? D’ailleurs qu’entendez-vous par dogme?
Il y a des dogmes qui ne sont pas que pour l’esthétique ou la logique, pour
achever une construction systématique cohérente. Et il y a des dogmes vitaux. Un
dogme vital est un dogme qui fait vivre. Et il n’y a pour moi qu’un dogme vital, le
dogme de l’immortalité de l’âme, dont découle celui de l’existence de Dieu. Dieu
est le garant de la finalité humaine de l’univers.
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