miguel de unamuno frente al modernismo religioso - Gredos ...

6) La croyance et la science sont-elles conciliables ou non? Si oui, comment
concevez-vous cette conciliation?
Je ne crois pas malheureusement conciliables ma croyance et ma science, mais je
reste avec les deux, et je vis spirituellement de leur lutte mutuelle. J’affirme avec
la tête ce que je nie avec le cœur et j’affirme avec le cœur ce que je nie avec la
tête. Et cette contradiction est la fontaine d’un désespoir duquel je puise –
quoique ça paraisse un paradoxe – mon espoir.
7) Considérez-vous, oui ou non, la morale comme indépendante de la religion?
Quelle place l’idée d’une sanction occupe-t-elle dans votre vie morale?
Toute morale présuppose une religion. Jamais on ne fait le bien pour le bien
même. Il y a toujours une raison téléologique.
8) Croyez-vous que l’école sans Dieu soit viable? L’école, laïque ou, ce qui
revient pratiquement au même, l’école dépourvue d’inspiration religieuse
confessionnelle, est-elle moins propre à sa mission éducative que l’école
confessionnelle? Dans ce cas, par quoi y remplaceriez-vous l’élément religieux
manquant? Et dans le cas où vous croyez nécessaire ou du moins opportune une
inspiration religieuse, à quel minimun [sic] pourrait, selon vous, se limiter une
forme de religiosité pour que l’inspiration religieuse dans l’éducation ne fût pas
trop vague et insuffisante?
Ce qu’on appelle l’école sans Dieu n’est au fond que l’école avec un Anti-Dieu.
Pour mes fils je ne vois pas comment je puis remplacer la croyance à laquelle je
dois ma vie spirituelle. On peut cesser de croire, mais on porte toujours au fond
la croyance qu’on pensait perdue. Autre chose est renoncer à croire et commencer
par ne plus croire. Il y a des fleuves souterrains.
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