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bekijk - digitale bibliotheek voor de Nederlandse letteren

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110<br />

payer ma fi<strong>de</strong>lité <strong>de</strong> honte, contre ses propres sentimens, lesquels j'espere n'avoir<br />

jamais tendu là, où bien certes c'eust esté me faire un peu d'injustice <strong>de</strong> m'animer<br />

tousjours au contraire à persister dans la function que V.A. sçait m'appartenir.<br />

Cependant la presse <strong>de</strong> cest intervalle si court pour un grand affaire, qui, à mon<br />

advis, n'estoit pas encor si hasté, m'a jetté dans ce prejudice, et V.A. en sa haulte<br />

pru<strong>de</strong>nce ne doibt point s'estonner si je m'en cabre, et si je songe encor nuict et<br />

jour à m'en mettre aucunement à couvert. J'advouë qu'apres y avoir employé bien<br />

<strong>de</strong>s veilles, je n'y trouve plus apparent reme<strong>de</strong> que celuy d'un acte <strong>de</strong> mon prejudice,<br />

tel que celuy qui va cy joinct 1) , lequel et moy et mes enfans et mes amis puissions<br />

opposer, au besoin, à l'insolence <strong>de</strong> nos malvueillans. Je supplie V.A. <strong>de</strong> me le<br />

renvoyer signé <strong>de</strong> sa main, et <strong>de</strong> s'asseurer qu'il sera menagé aveq discretion.<br />

Encor me sera ce quelque sorte <strong>de</strong> consolation <strong>de</strong> veoir, que ce n'est pas tout <strong>de</strong><br />

bon que V.A. m'abandonne, comme le mon<strong>de</strong> dira sans cela, puisqu'elle se laisse<br />

induire à parler <strong>de</strong> moy dans un acte publiq aux termes qu'il plaist à mes enemis<br />

luy prescrire. Que si V.A. trouve à propos <strong>de</strong> me refuser ce peu <strong>de</strong> satisfaction, il<br />

sera temps que je prenne mes mesures, comme non appuyé d'aucun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

costez, puisque tous <strong>de</strong>ux me maltraictent, et consentent au tort manifeste que l'on<br />

me faict. Ce que je confesse ne pouvoir encor attendre ny imaginer <strong>de</strong> la bonté que<br />

V.A. m'a tousjours tesmoignée, et <strong>de</strong> bouche et d'effect. Je luy <strong>de</strong>man<strong>de</strong> tres<br />

humblement pardon <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> mauvaise escriture que je luy fay lire pour un subject<br />

si peu important à son service. Le courage outré d'un homme <strong>de</strong> bien et d'honneur<br />

a grand' peine à mo<strong>de</strong>rer ses plaintes. Apres ceste fois je n'en importuneray plus<br />

V.A., mais la justice luy en paroistra plus claire <strong>de</strong> temps en temps, si l'on continue<br />

à chicaner sur ce bel accommo<strong>de</strong>ment - lequel je n'ay pas encor leu - comme l'on<br />

a commencé <strong>de</strong>sjà aujourdhuy, tant en mon regard qu'en celuy du premier et principal<br />

article, touchant l'esgalité <strong>de</strong>s voix, et ce que celle du Prince <strong>de</strong> Landsberg y doibt<br />

importer, comme les S. rs Moetsfelt et Wijman, qui sont authorisez par V.A. et<br />

Monseigneur l'Electeur, auront soing, je pense, d'en informer V.A. <strong>de</strong> jour à autre.<br />

Je m'en remets à leur conduicte, et en attendant ce que j'ay osé esperer <strong>de</strong> la bonté<br />

et justice <strong>de</strong> V.A. je prie Dieu <strong>de</strong> tout mon coeur <strong>de</strong> nous la ramener bientost en<br />

tres-ample et heureuse santé, prevoyant bien, ou plustost, voyant bien, comme je<br />

l'avois preveu, que durant son absence il sera peu effectué icy comme il <strong>de</strong>bvroit.<br />

La copie <strong>de</strong> ce que V.A. m'a commandé d'escrire à Jermyn 2) est <strong>de</strong>sjà entre les<br />

mains <strong>de</strong> la Princesse Royale, et a esté alleguée aujourdhuy pour nouveau crime<br />

contre moy par Heenvliet. A la Haye, le 17 e Aoust 1651.<br />

5170. Aan H. Jermyn 3)<br />

. (K.A.)<br />

La response que vous avez prins la peine <strong>de</strong> faire à ma <strong>de</strong>pesche du premier <strong>de</strong><br />

ce mois, m'a esté rendue par main tierce, ouverte, et leuë, si on a voulu 4) . C'est un<br />

procedé qui <strong>de</strong>soblige ordinairement le mon<strong>de</strong>, mais, au subject que nous traictons,<br />

il m'a tant esté faict <strong>de</strong> ces petites pieces, et nommement dans l'adresse <strong>de</strong> vos<br />

lettres, que je suis en habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> les veoir arriver, et en possession 5) d'en faire peu<br />

<strong>de</strong> compte. Ceux qui ne font rien dans leurs jardins que ce que Dieu et les hommes<br />

peuvent veoir, ne se mettent point en peine <strong>de</strong>s fenestres <strong>de</strong> leurs voisins. Ainsi,<br />

1) Het stuk schijnt verloren.<br />

2) No. 5170.<br />

3) Ook in afschrift van an<strong>de</strong>re hand. - Zie No. 5167.<br />

4) Zie No. 5169.<br />

5) Hier is zeker iets uitgevallen.<br />

Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

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