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affectionné à nostre Estat, dit avanthier à un mien amy, pour me le redire, que le
Roy n'insisteroit plus sur ce que vous sçavez, pourveu que celuy qu'on establira à
Orange ne porte point le tiltre de gouverneur. Je m'imagine que cerchant de sortir
d'une affaire que tout le monde trouve mal fondée, cela s'avance par forme de
temperament, et m'a semblé bon, Monsieur, de vous en advertir, parce que j'apprens
que vous faictes estat de veoir icy le Roy aujourdhuy. Vous aggreerez bien que je
le fasse plustost par escrit que de bouche, puisque c'est pour ne vous importuner
pas trop souvent de la presence de .... Par[is], 24 Jul. 1662.
5870. C. Van Beuningen 1)
. (H.A.)
Je ne sçauroy vous dire comme ce m'est chose fascheuse et estonnante de veoir
que pardelà, sans subject, sans utilité et sans raison l'on s'opiniastre à vouloir faire
tort au bon Prince d'Orange, et que tant vos remonstrances, Monsieur, que celles
de tant de seigneurs sages et experts qui luy veulent du bien, y trouvent tousjours
les oreilles fermées. Hoccine relligio potuit suadere malorum, ut Rex non modo
magnitudine, sed et aequitate et moderatione animi ab hominum memoria maximus,
eius falsâ specie se eo abduci patiatur, ut in pupillum sibi sanguine junctum, in
Republica amicissima ad primas spes natum et magnis suorum erga regnum Galliae
meritis commendatissimum injurius esse velit, potius quam non eos auscultare, qui
nomine religionis in hac causa abutantur, ut privatis cupiditatibus serviant.
J'espere qu'à la fin le Roy ne voudra pas souffrir que ce tort luy soit faict, et qu'un
tel brouïllas d'injustice manifeste obscurcisse la splendeur de son nom et de ceste
gloire qui en ces païs icy s'est saisie des yeulx et des coeurs de tout le monde. J'en
attens avec impatience de meilleures nouvelles que ne portent les faux bruicts qu'on
en a faict courir.
D'icy je n'en sache gueres dignes de vostre connoissance, si non qu'en suitte des
derniers ordres envoyez à nos ambassadeurs en Angleterre, dans peu de jours
nous attendons un traicté conclu de ces quartiers là 2) . Celuy de France a esté ratifié
unanimement par toutes les Provinces, et avec tesmoignage de satisfaction. Si l'on
suit l'advis de la Hollande, la ratification qui s'envoye à M. Boreel sera accompagnée
de nouveaux ordres, pour entrer en conference avec le Roy - suivant les ouvertures
qui nous en furent faictes à nostre depart - sur la seureté de la Mer mediterranée,
et pour offrir par avance une obligation reciproque de ne traicter point avec les villes
des pirates, qu'à des conditions qui puissent asseurer la navigation et le commerce,
et ne rien conditionner que parensemble. - La ratification du Roy de Portugal va
venir 3) . - J'ay desjà bien parlé pour ceux de l'ordre de Malte, et ne cesse de le faire,
de sorte que Monsieur de Lionne n'aura pas subject de me reprocher qu'en cela je
manque à ma parole donnée. - Sur ce que j'ay rapporté de ce qu'on
1) Kopie, door Huygens geschreven. Het Latijn is onder den brief in het Fransch vertaald.
2) Den 14 den Sept. is het ‘Tractaet van Confoederatie ende Vriendtschap’ tusschen den Koning
van Engeland en de Staten-Generaal gesloten.
3) Zij was den 25 sten Juli door den gezant van Portugal in den Haag ontvangen.
Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663