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bekijk - digitale bibliotheek voor de Nederlandse letteren

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177<br />

5294. Aan graaf Chr. D. van Dohna 1)<br />

. (K.A.)<br />

Il y a <strong>de</strong>ux jours que j'apprins avec beaucoup d'estonnement et un peu d'indignation,<br />

qu'un certain Meibomius 2) , presentement à Stockholm, se seroit plaint par lettre à<br />

<strong>de</strong> ses amis icy <strong>de</strong> ce que par<strong>de</strong>là il auroit esté chargé du soupçon <strong>de</strong> m'avoir escrit<br />

choses calumnieuses touchant la personne <strong>de</strong> la Reine, et que j'auroy produict<br />

ceste lettre à la cour <strong>de</strong> Madame la Princesse Douariere. Faussetez si evi<strong>de</strong>ntes<br />

et qui m'ont tellement touché, que je n'ay pû m'empescher <strong>de</strong> vous en tesmoigner<br />

mon ressentiment par ces lignes, que je vous supplie <strong>de</strong> vouloir faire servir où il<br />

appartient à la <strong>de</strong>fense <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux innocens, qui n'ont jamais eu aucune communication<br />

ensemble. Il est vray, Monsieur, que j'ay veu ce Meibomius precepteur d'un mien<br />

nepveu et <strong>de</strong>s enfans <strong>de</strong> M. le conseiller Doublet 3) , mais <strong>de</strong>puis qu'il a quitté cest<br />

employ, je n'ay pas sceu ce qu'il a esté <strong>de</strong>venu, jusques à ce que par ceste belle<br />

occasion presente l'on m'informe qu'il est en Sue<strong>de</strong>, d'où je puis bien jurer, <strong>de</strong> n'avoir<br />

jamais receu ni veu aucune lettre <strong>de</strong> sa main, non plus que d'aucun autre lieu du<br />

mon<strong>de</strong>. Me souvenant du reste, <strong>de</strong> l'avoir tousjours ouy reputer pour homme d'autant<br />

<strong>de</strong> probité que <strong>de</strong> sçavoir, et <strong>de</strong> qui en suitte j'auroy bien <strong>de</strong> la peine à presumer la<br />

sottise que je voy qu'on a osé luy imputer, laquelle s'il eust commise envers moy,<br />

il me semble que je me fusse pû aviser <strong>de</strong> luy en faire sentir mon <strong>de</strong>splaisir. Mais<br />

Dieu sçait qu'il ne m'en a point donné <strong>de</strong> subject. Pour ce qui me regar<strong>de</strong>, Monsieur,<br />

je me souviens qu'entendant parler chez Madame la Princesse <strong>de</strong> ce qu'il courroit<br />

d'estranges bruicts par la Haye <strong>de</strong> la Reine <strong>de</strong> Sue<strong>de</strong>, j'ay avoué aveq plusieurs<br />

autres <strong>de</strong> les avoir entendus aussi, et mesmes d'en avoir veu l'extraict <strong>de</strong> quelques<br />

lignes en Aleman, où entre autres il y avoit que la Reine estoit fort perplexe; sur<br />

quoy il fut lors discourru <strong>de</strong> ce que pourroit signifier ce mot au subject <strong>de</strong> ce qui se<br />

disoit <strong>de</strong> S.M. té peu conforme à ceste expression, et en somme tout le mon<strong>de</strong><br />

exploda(?) si bien cest advis aveq moy, qui l'avoit tousjours mesprisé, qu'il n'en fut<br />

plus parlé <strong>de</strong>puis, sinon que Madame vostre mere 4) à ceste occasion me fit l'honneur<br />

<strong>de</strong> me communiquer quelqu'une <strong>de</strong> vos lettres, Monsieur, contenant un recit assez<br />

ample <strong>de</strong> la belle maniere dont vous passez le temps à la cour et au service <strong>de</strong><br />

ceste merveilleuse Princesse, et du contentement qu'il y a à l'approcher. Ce que<br />

confrontant aveq d'autres lettres assez recentes que <strong>de</strong> mes amis avoyent eues <strong>de</strong><br />

Sue<strong>de</strong>, nous fismes et vismes enfin disparoistre ceste chimere au rayon <strong>de</strong> tant <strong>de</strong><br />

veritez manifestes, et ne sache pas d'en avoir plus ouy parler. Quant à l'extraict<br />

aleman que j'avoy veu, je proteste sincerement, Monsieur, <strong>de</strong> n'avoir jamais sceu<br />

à qui s'estoit adressée la lettre, dont il sembloit estre tiré. Si je ne me trompe, il fut<br />

dit, que c'estoit d'un Aleman qu'on le tenoit, et comme je ne l'avoy consi<strong>de</strong>ré qu'aveq<br />

mespris en main tierce, je fus assez nonchalant pour ne m'en informer pas <strong>de</strong> plus<br />

près.<br />

1) Zie IV, blz. 45.<br />

2) Waarschijnlijk Marcus Meibom († 1711), die een tijd lang aan het hof van Koningin Christina<br />

van Zwe<strong>de</strong>n is geweest, toen bibliothecaris werd te Kopenhagen en daarna docent aan het<br />

gymnasium te Amsterdam. Hij heeft vele philologische werken geschreven en was een<br />

zon<strong>de</strong>rling.<br />

3) Nl. George Rataller Doublet; zie I, blz. 215.<br />

4) Ursula barones van Dohna, geb. gravin van Solms; zie II, blz. 242.<br />

Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

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