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toute sorte de civilité, mais pas avec des soumissions et souplesses qui pourroient
estre prejudiciables, ou faire tort aux droicts du Prince mon petit fils. Je ne voy pas
que je vous puisse donner autre instruction sur ce sujet et tout autre, ni rien adjouster
a celle qui a esté arrestée, mesme aussi par Monsieur l'Electeur, et qui vous a esté
donnée a vostre depart d'ici. Après que vous auréz eu audience du Roy, si vous
remarquez beaucoup de difficulté, ou peu d'apparence de reüssir en nosdites affaires,
sur le pied que nous l'avons concerté, et que nous le souhaictons, j'estime que le
meilleur sera, pour le plus grand mesnage, de haster vostre retour pardeça. Je suis
aussi bien estonnée que l'amnestie n'ayant pas encore esté donnée pour les
criminels d'Orange, que mesmes je ne puis pas bien resoudre d'accorder que selon
le succéz de nosdites affaires, vous permettéz que Beauregard 1) vous voye si
souvent, puisque d'ailleurs vous sçavèz qu'il est cognu de tout le monde pour un
grand menteur, et que nous pouvons verifier par plusieurs preuves authentiques
qu'il a trahi son Prince legitime, en voulant faire tomber la principauté entre les mains
du duc de Longueville 2) . Je vous prie de remercier bien particulierement de ma part
Mons. r de Gentillot 3) pour son zele qu'il continue envers la Maison, et pour les bons
offices qu'il vous rend, et de l'asseurer que je recommanderay son memoire autant
qu'il me sera possible ..... De la Haye, ce 9 e Novemb. 1661.
5727. Aan den graaf van S. t Albans. (H.A.)
Je me trouve si à descouvert du costé des mauvais vents depuis vostre depart, et
nommement celuy de la Reine vostre Maistresse, que je ne puis m'empescher de
vous en tesmoigner mon regret tant que je vous sçay en France. Il est vray que le
gracieux accueil du Roy et de depuis celuy de la Reine Mere 4) , ne me laissent point
desesperer, mais parmi ces ministres j'en rencontre de si attachez aux interests
d'un commandeur de Gaut - car je n'en sçaurois imaginer aucun autre - qui a eu
loisir d'occuper leurs inclinations, qu'ils semblent capables de les oser peser contre
ceux d'un Prince parent du Roy. D'autres plus discrets se mocquent de cela, mais
j'apprehende la force et la pluralité des mauvais, et c'est, Monsieur, ce qui me porte
à vous supplier tres-humblement de vouloir, avant partir, disposer la bonté de la
Reine, à nous gratifier d'un mot d'intercession de sa main au Roy, pour quand nostre
affaire sera rapportée au Conseil, suivant le memoire ci joint, que j'ay mis entre les
mains de M. le comte de Brienne 5) , qui s'est chargé de ne le produire que je ne soye
prest. Que si vous aviez aggreable d'en escrire aussi deux lignes à ces Messieurs,
et nommement à Messieurs le Tellier 6) et de Lionne 7) , pour leur
1) Zie blz. 310.
2) De man had in 1657 met Sylvius eene poging gedaan, om Oranje over te leveren aan den
hertog van Longueville (zie II, blz. 298), maar dit was mislukt; Sylvius was door Dohna
gevangen genomen en Beauregard gevlucht.
Louis I, hertog van Longueville († 1516), een voorvader van Henri II de Longueville, was
gehuwd geweest met Johanna van Neufchatel, die weer afstamde van Alix de Chalon, gehuwd
met graaf Vienne. Deze Alix was eene zuster van Louis de Chalon († 1463), den
betovergrootvader van René de Chalon (†1544); de laatste heeft het vorstendom vermaakt
aan zijn neef Willem van Nassau.
3) Zie IV, blz. 13.
4) den den
Den 4 November had Huygens eene audientie gehad bij den Koning, den 9 bij Anna
van Oostenrijk.
5) Zie over Henri Auguste de Loménie, graaf de Brienne, III, blz. 397.
6) Zie blz. 222.
7) Hugues de Lionne, marquis de Berny (1611-1671), werd in 1659 minister, nadat hij zich als
staatsman en vooral als gezant aan Italiaansche hoven, te Madrid en te Frankfort had
Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663