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bekijk - digitale bibliotheek voor de Nederlandse letteren

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gruïté, <strong>de</strong>squels l'on s'est voulu tenir satisfaict à mes <strong>de</strong>spens <strong>de</strong> part et d'autre,<br />

sans avoir le temps <strong>de</strong> m'ouïr parler, qui en tout cas ne sçaurois perdre mon droict<br />

par la stipulation <strong>de</strong> qui que ce soit. Encor, Monsieur - et voyci <strong>de</strong> quoy vous estonner<br />

- j'entens que S.A. estant partie, apres avoir cedé et le possible et l'impossible, l'on<br />

n'a pas faict difficulté <strong>de</strong> chicaner par je ne sçay quel <strong>de</strong>sadvoeu <strong>de</strong> quelques paroles<br />

accordées solennellement premierement en ce qui touche le principal ingredient du<br />

traicté qui est la repartition <strong>de</strong>s voix et puis dans ce miserable article dont la reflexion<br />

me touche, mais duquel, comme je viens <strong>de</strong> dire, tout le contenu ensemble ne<br />

<strong>de</strong>roge en rien à la verité <strong>de</strong> mon droict duquel je vous informeray icy, et vous en<br />

rendrois juge volontiers, si ce n'estoit chose indigne <strong>de</strong> vostre attention, parce qu'il<br />

n'y va que <strong>de</strong> mes interests. Enfin, Monsieur, voyci la recompense <strong>de</strong> ces travaux<br />

qui autrefois ne vous ont pas <strong>de</strong>pleu, et que la Reine a voulu honorer <strong>de</strong> son<br />

approbation, en tant qu'au travers <strong>de</strong>s foiblesses du raisonnement elle a veu paroistre<br />

les bonnes et sinceres intentions <strong>de</strong> l'auteur, qui ne se repent pas encor <strong>de</strong> ses<br />

<strong>de</strong>bvoirs pacifiques, osant bien continuer <strong>de</strong> dire entre Dieu et sa conscience, que<br />

c'est le bien, l'honneur et le service <strong>de</strong> la Maison qu'il a tousjours eu <strong>de</strong>vant les<br />

yeux, et qu'apres y avoir donné la meilleure partie <strong>de</strong> son aage, il est bien resolu<br />

d'y employer encor tout ce qui en reste, n'en <strong>de</strong>splaise à ceux qui tant s'estudient<br />

à donner <strong>de</strong> l'interpretation sinistre à tout ce qu'il dit et faict, et quelque jour ne seront<br />

pas trouvez avoir esté plus serviteurs <strong>de</strong> la Princesse Royale que luy, pour avoir<br />

tasché <strong>de</strong> la diviser avec ses proches, où mon unique visée a tousjours tendu à les<br />

consoli<strong>de</strong>r en amitié inviolable, pour <strong>de</strong> quoy justifier la bienseance et la necessité<br />

j'ay tant produict <strong>de</strong> raisons et <strong>de</strong> raisonnemens, que si ceux qui maintenant en<br />

faisant la paix, ne cessent <strong>de</strong> maudire le premier pacificateur, en eussent contribué<br />

le quart <strong>de</strong> leur costé, il y a longtemps que nous aurions anticipé ceste concor<strong>de</strong>,<br />

et lors ils m'eussent faict cognoistre qu'ils y avoient <strong>de</strong> l'inclination, au lien <strong>de</strong> ceste<br />

aversion continuelle dont ils se sont rendus visiblement coupables, en ne refusant<br />

pas seulement <strong>de</strong> tenir la main aux <strong>de</strong>bvoirs que j'y rendois, mais en <strong>de</strong>scriant<br />

mesmes et en traversant <strong>de</strong> tout leur pouvoir les propositions qu'aujourdhuy ils<br />

justifient <strong>de</strong> leur adveu. Apres tout cela, Monsieur, où diriez vous qu'il est possible<br />

que la malice soit allé cercher les moyens <strong>de</strong> tenir ceste Princesse en aigreur contre<br />

moy? Ay-je jamais traicté sa personne illustre <strong>de</strong> termes mal convenables à la<br />

profon<strong>de</strong>ur du respect que je doibs à sa haulte naissance? Il y a quelques jours que<br />

l'on a commencé à dire qu'ouy. Vous en souvenez vous? Non, Monsieur, la calomnie<br />

ne le prouvera jamais, non plus que le jugement d'un homme sain ne le sçauroit<br />

concevoir. Je ne fay point difficulté <strong>de</strong> vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si j'ay servi ou <strong>de</strong>sservi le<br />

feu Roy d'immortelle memoire. Ceux qui presentement font gloire <strong>de</strong> me persecuter<br />

le plus en sçavent quelque nouvelle aveq vous. D'autres diront ce que j'ay faict ou<br />

non faict pour le service <strong>de</strong> sa posterité royale; d'autres - et j'appelle icy une nuée<br />

<strong>de</strong> tesmoings - comme je me suis comporté en l'endroict <strong>de</strong> ses subjects <strong>de</strong> toute<br />

condition par un peu <strong>de</strong> credit que j'ay eu, tant que l'occasion en a duré, et, comme<br />

elle s'est trouvée expirée, par <strong>de</strong>s charitez continuelles et journallieres envers ceux<br />

que la calamité publique a portez à m'en requerir. Dieu sçait que cela ne cesse<br />

point, quelque mal qu'on m'en recompense, mais le tout est fort peu seant en ma<br />

bouche, et je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pardon <strong>de</strong> ce que<br />

Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

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