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569<br />

resolution finale <strong>de</strong> Sa Maj. té , sur quoy vous <strong>de</strong>véz insister le plus, est ce que nous<br />

aurons a faire ou a laisser, au cas que le Roy tres-chrestien persiste comme il faict,<br />

et comme j'ay peur qu'il ne continue en cette contraincte d'un gouverneur catholique<br />

romain. La violence et l'injustice est bien toute evi<strong>de</strong>nte en cela; mais quel reme<strong>de</strong><br />

contre une puissance si obstinée. Si on se resout a ne la pas recevoir, comme il<br />

semble qu'on juge par<strong>de</strong>la que la Tutele ne le doit ni ne le peut, faudra il donc tout<br />

abandonner? Que <strong>de</strong>viendra la principauté? Croyons nous que la France se ren<strong>de</strong><br />

plus flexible, ou que le Roy vueïlle relascher <strong>de</strong> cette rigueur? C'est sur quoy je me<br />

trouve bien en peine et obligée <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l'assistence et les tres-pru<strong>de</strong>ns conseils<br />

et advis <strong>de</strong>s autres tuteurs, et particulierement du Roy <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Bretagne, et<br />

<strong>de</strong> M. r son grand chancelier, a qui le S. r Milet 1) ne se doibt pas bien estre expliqué,<br />

au moins pas selon mon intention, s'il a tesmoigné que j'enclinois a laisser couler<br />

cette catholicité, et que j'avois jetté l'oeil sur sa personne. Il me dit bien qu'il son<strong>de</strong>roit<br />

en passant les sentimens <strong>de</strong> Sa Maj. té , qu'a la verité j'estois fort <strong>de</strong>sireuse <strong>de</strong> sçavoir,<br />

comme je le suis encore, et vous ay envoié pour cet effect. Mais s'il est allé plus<br />

avant, cela ne vient pas <strong>de</strong> moy, qui serois bien marrie qu'on en voulust tirer une<br />

mauvaise consequence au prejudice <strong>de</strong>s affaires, et vous avéz fort bien respondu<br />

que je ne vous ay jamais donné autre ordre que d'insister sur la libre et franche<br />

restitution, et que le lord Hollis trouveroit pour ce regard la toutes choses entieres<br />

en France. Mais apres tout il est plus que temps d'en sortir une fois d'une façon ou<br />

d'autre; tout le mon<strong>de</strong> s'estonne et parle <strong>de</strong>sadvantageusement <strong>de</strong> ce qu'on vous<br />

laisse si longtemps a Paris a la honte, et aux grands frais du Prince mon petit-filz,<br />

et mesme s'en trouve qui croyent que je vous ay faict passer en Angleterre pour<br />

vous retirer <strong>de</strong> meilleure grace <strong>de</strong> la cour <strong>de</strong> France, ne pouvans comprendre<br />

comment nous y avons pu souffrir tant <strong>de</strong> longueurs, et tant <strong>de</strong> rencontres indignes,<br />

sans qu'on s'y mette encore beaucoup en peine <strong>de</strong> nous donner satisfaction. C'est<br />

donc bien une chose digne <strong>de</strong> la consi<strong>de</strong>ration <strong>de</strong> la Tutele sur quoy il est tres<br />

necessaire <strong>de</strong> se resoudre. Je vous prie d'y travailler autant qu'il se pourra, sans<br />

vous arrester a une instruction plus particuliere sur ce que <strong>de</strong> ma part vous auréz<br />

a proposer sur ce poinct <strong>de</strong>licat, sur lequel j'estime que je ne feray pas mal d'attendre<br />

les sentimens <strong>de</strong> par<strong>de</strong>la avant que <strong>de</strong> pouvoir bien prendre mes mesures. J'ay<br />

bien reçeu les articles 2) que vostre filz m'a apportéz; mais outre que la pluspart<br />

semble tendre a consentir directement ou indirectement a un gouverneur catholique,<br />

a quoy l'Angleterre tesmoigne tant <strong>de</strong> repugnance, je ne me trouve pas bien en<br />

estat pour encore <strong>de</strong> pouvoir rien <strong>de</strong>terminer la <strong>de</strong>ssus. L'article 5 e est bien le plus<br />

plausible; mais j'ay peur que la France n'y voudra pas consentir, puisqu'elle a<br />

absolument <strong>de</strong>claré vouloir avant toutes choses estre asseurée <strong>de</strong> la religion du<br />

gouverneur. Si cependant vous pouviéz aussi faire gouster au Roy ce que vous<br />

m'avéz ci <strong>de</strong>vant proposé touchant vostre filz 3) , et que Sa Maj. té l'aggrée, je n'y seray<br />

pas contraire. J'attendray donc ce que m'en diront vos prochaines.<br />

Je suis bien aise que le Sieur Brandt 4) vous a donné <strong>de</strong> bonnes addresses et<br />

instructions. Je n'ay jamais pu remarquer qu'il ayt esté imbu d'aucune chose<br />

1) Zie blz. 545, Noot 1.<br />

2) Zie No. 6118.<br />

3) Zie No. 6019.<br />

4) Zie blz. 368.<br />

Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

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