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111<br />

à mon <strong>de</strong>savantage, et pour accumulation <strong>de</strong> nouveau crime, le tout en suitte du<br />

traictement que l'on me faict ces beaux <strong>de</strong>rniers huict mois, sans discerner si je<br />

parle par ordre, ou <strong>de</strong> mon chef. Vous sçavez ce qu'il y a à dire, et me tenez, j'espere,<br />

assez discret pour consi<strong>de</strong>rer mieux que l'on ne veut faire en mon endroict, que<br />

c'est mylord Jermin qui m'escrit, mais que c'est la Reine <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Bretaigne<br />

qui me faict l'honneur <strong>de</strong> m'informer <strong>de</strong> ses sentimens par son entremise. En somme,<br />

Monsieur, nous servons, et servons <strong>de</strong> truchemens, et apres avoir <strong>de</strong>bité fi<strong>de</strong>lement<br />

ce qu'on nous ordonne, n'avons plus que faire d'en respondre. A cest effect vous<br />

avez veu ma cre<strong>de</strong>nce; la vostre n'a faict que passer par mes mains vers Madame<br />

la Princesse Douariere, qui est à Aix, et peut estre ne manquera pas <strong>de</strong> quoy justifier<br />

ses soustenues et celles <strong>de</strong> Monseig. r l'Electeur s'il y eschet. Mais il semble qu'enfin<br />

Dieu a exaucé les bons et nous a voulu consoler d'un succes d'accommo<strong>de</strong>ment<br />

provisionnel lequel, si nous sommes sages, pourra coupper broche à la pluspart <strong>de</strong><br />

tant <strong>de</strong> fascheuses contestations. Je prens à bon augure que dans le temps mesme<br />

que vous dites que S.M. continuoit <strong>de</strong> faire paroistre ses bonnes et sainctes intentions<br />

pour la paix, ceste paix a esté procurée et conclue, madite dame la Princesse ayant<br />

esté contente <strong>de</strong> l'achepter à ses fraiz, en <strong>de</strong>scendant du hault <strong>de</strong>s avantages que<br />

le <strong>de</strong>rnier arrest du Grand Conseil venoit <strong>de</strong> luy donner, et en esgalant la condition<br />

<strong>de</strong>s tuteurs paternels aveq celle <strong>de</strong> S.A.R. le , au mesme niveau que dès le<br />

commencement <strong>de</strong> nos brouilleries j'ay jugé raisonnable, practicable et necessaire.<br />

Je n'ay que faire <strong>de</strong> m'en vanter, comme les fols qui ayment tant ce passage<br />

importun: Vous l'avoy-je pas bien dit? Mes escrits en feront foy. Vous les avez veus,<br />

et en les conferant aveq ce que l'on vient <strong>de</strong> conclurre, jugerez mieux que personne,<br />

si j'ay enseigné le mauvais chemin, et si en le choisissant d'abord, l'on se fust<br />

fourvoyé, veu que l'ayant negligé, au bout <strong>de</strong> ce meschant compte, nous trouvons<br />

nostre Prince pupille en perte evi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 80 m. livres irrecouvrables pour<br />

jamais, à ne parler point <strong>de</strong> la honte <strong>de</strong>s aigreurs qui s'en sont suivies, et <strong>de</strong> cest<br />

autre plus grand interest que ceste Maison et ce Prince, <strong>de</strong>sjà trop malheureux,<br />

vient <strong>de</strong> souffrir <strong>de</strong> nos divisions. Vous diriez, Monsieur, qu'apres une transaction<br />

si conforme à mes ouvertures, l'on <strong>de</strong>bvroit commencer à vouloir un peu moins <strong>de</strong><br />

mal à l'auteur et que, si j'ay esté assez malheureux pour n'estre pas compris au<br />

commencement, et <strong>de</strong> là me veoir insolemment sifflé par ceux qui pour le moins<br />

<strong>de</strong>bvoyent un peu <strong>de</strong> civilité à mes honestes intentions, le succes <strong>de</strong> la fin me<br />

mettroit hors <strong>de</strong> reproche et d'execration. Mais certes, tout au rebours, il semble<br />

que c'est à cest heure mesme que l'on commence à m'en vouloir, comme qui en<br />

embrassant les propositions d'un homme <strong>de</strong> bien l'envoyeroit pendre pour ses<br />

peines. Voulez vous tout sçavoir? Ce pauvre traicté a failli <strong>de</strong> tomber à terre pour<br />

l'amour <strong>de</strong> moy qui vaulx le peu que vous sçavez et ne merite pas d'estre consi<strong>de</strong>ré<br />

en <strong>de</strong> si illustres articles, jusques à ce que Madame la Princesse Douariere, pressée<br />

du <strong>de</strong>part hasté <strong>de</strong> Madame l'Electrice sa fille et du <strong>de</strong>sir <strong>de</strong> faire quelque fin<br />

d'affaires avant que <strong>de</strong> sortir d'icy, et <strong>de</strong> la justice <strong>de</strong> mon interest en ce qu'on<br />

taschoit à outrance d'inserer au contract à mon prejudice, s'est laissé emporter au<br />

<strong>de</strong>stroit <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> circonstances fascheuses et contradictoires à la bonté <strong>de</strong> son<br />

naturel, et apres m'avoir faict exhorter - mala<strong>de</strong> que j'estois - à son exemple, <strong>de</strong><br />

donner quelque chose à la concor<strong>de</strong>, pour laquelle j'avois <strong>de</strong>sjà tant contribué, a<br />

accepté quelques passages ambiguz et hors <strong>de</strong> con-<br />

Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663

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