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faite obeissance en tout ce qui regarde le bien du service de S.A. et l'execution de
ses commandemens. Le Sieur Sauzin ne m'a remis l'extraict de la procedure que
ce matin. Si je n'avois apprehendé de perdre l'ordinaire, j'aurois adjousté une
replique, pour relever en faict diverses choses qu'on a avancées contre les preuves
evidentes que j'en ay en main, mais j'espere que cela se fera de son temps et que
je pourrai un jour rendre bon et fidelle conte à S.A. Mad. e et à ses ministres et à
S.A. mesme, mon Seigneur et Maistre, quand il sera majeur, de toute ma conduite
et de mes actions, dans lesquelles je ne me proposai jamais d'autre but que le bien
de mon 1) Prince, et tesmoignerai par effet ce que les autres ne font paroistre que
par des fausses apparences, dont on pourra descouvrir un jour les motifs et le ..... 2)
des impressions qu'on voudroit donner, je suis avec respect ..... 3) .
5843. C. van Beuningen 4)
. (H.A.)
Au reste, Monsieur, j'apprens avec un extreme estonnement et deplaisir, que jusques
ores vous n'ayez pû sortir, comme vous deviez, d'une affaire où la raison et la justice
sont si manifestement de vostre costé, et où ceste raison et ceste justice se trouvent
appuyées d'un si bon patron que vous. Le tort qu'en ceste occurrence on faict à M.
le Prince d'Orange est encor beaucoup moindre que celuy qu'on faict au Roy
tres-chrestien. Nous trouvons icy des gens qui disent, nil superesse certi, cum a
iure et ratione discessio facta est, et appliquent ce passage à l'affaire d'Orange,
taschans de diminuer par là la fiance qu'on pourroit avoir en tout ce qui a esté arresté
entre la France et nostre Estat, et encor se pourroit traicter et conclurre entre deux.
Surtout ils veulent faire valoir ce que dessus pour obscurcir le lustre et la gloire que
ce grand Roy faict rayonner de toutes parts, et laquelle aussi, pour autant que
concerne les vertus quae sunt viri boni, nous eussions pû faire esclatter icy avec
un advoeu et applaudissement universel de tout le monde, si nous ne nous fussions
trouvez embarassez à excuser les difficultez injustes que vous rencontrez en vostre
negocation. Cependant, Monsieur, nous n'avons pas manqué d'asseurer
publiquement Messeign. rs les Estats Generaulx que vous obtiendriez le contentement
tout entier; et pour Madame la Princesse Douariere que la grande experience a
rendu si prudente, apres luy avoir parlé de vostre conduitte comme il appartenoit,
tout ce que nous avons pû luy dire pour excuse, c'a esté que ce retardement qui
vous accroche jusqu'à present, semble n'estre causé principalement que par les
passions de quelques gens qui s'advisent de couvrir l'iniquité du pretexte de la
religion, laquelle au contraire debvroit estre la source de toutes vertus, mais qu'à
la fin sans doubte l'equité et la justice tant connue du Roy dissiperoit tout cela,
comme je le souhaitte de tout mon coeur, qui suis.... Amsterdam, le 20 e Juin 1662.
1) Er staat: son
2) Onleesbaar
3) r
De brief heeft plaats noch datum, maar Huygens teekende er op aan: R. par le S. de
Porteclaire, 22 Juin à Paris,
4) Kopie van Huygens, die er boven schreef: Extraict d'une lettre escritte par Monsieur van
Beuningen, à Amsterdam, le 20 e Juin 1662. - De brief was in het Nederlandsch; de vertaling
is van Huygens. - Zie No. 5840.
Constantijn Huygens, Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663