TEOLOGIA.RELIGIONE. Vagaggini C. - Il senso teologico della liturgia

744 CAP. XXII - S. GERTRUDE E SPIRITUALITÀ LITURGICA
composte da privati per essere recitate privatamente, nei quali la
pietà personale dei compositori e delle diverse età, fuori della liturgia,
prendeva libero corso 114 . Questo genere letterario andò diffondendosi
largamente all'epoca carolingia ma specialmente dal secolo XI
in poi. Grandi nomi contribuirono ad arricchirlo, come Pier Damiani,
Giovanni Gualberto, Giovanni da Fécamp, Anselmo d'Aosta.
Verso la fine del secolo XIII, sempre come espressione ed alimento
della pietà privata fuori dell'azione liturgica, nacquero i « libri delle
ore » distaccati dal salterio propriamente detto, i quali ebbero grande
successo, specialmente nel secolo XV e fino verso il 1550. Orbene,
è cosa rilevata da tutti i conoscitori di questa letteratura, l'intima
connessione di queste produzioni di pietà privata extraliturgica con
la liturgia, compresi al principio gli stesso libri delle ore, i quali
tuttavia se ne distaccarono man mano sempre più. È la pietà privata
extraliturgica che si esprime in una prospettiva liturgica, in termini
di liturgia, con estratti e reminiscenze liturgiche, o biblico-liturgiche,
o patristico-liturgiche, frammischiate ad alcune composizioni private,
anch'esse dello stesso tenore, in vista della preparazione all'azione
liturgica o come suo prolungamento 145 .
Gertrude s'inserisce perfettamente in quella corrente. La sua biografa
dice che, dopo la sua conversione, quando da grammatica diventò
« teologa » :
144 Vedi, per es., un rapido panorama della questione, con ulteriore bibliografìa,
in J. LECLERCQ, Dévotion privée, piété populaire et liturgie au moyen àge,
in: Études de pastorale liturgique (Lex orandi I) Paris 1944 pp. 149-73.
145 II Padre Leclercq, buon conoscitore di questa letteratura, la caratterizza
nel modo seguente in un brano che riporto per intero perché conviene benissimo
agli Esercizi di S. Gertrude : « Cette dévotion naìt de la liturgie et, loin
d'en étre séparée, elle s'en inspire et la prolonge. Elle lui emprunte des formules
entières ou des réminiscences. Les livrets de prière citent continuellement
les parties les plus variées de l'office et de la messe: répons, antiennes, lecons,
collectes, séquences, préfaces etc... Ces recueils ne se composent d'ailleurs souvent
que de textes choisis; ils retiennent et rassemblent soit les psaumes d'action
de gràces et de supplication et les cantiques bibliques du mème genre, soit,
dans les psaumes, les seuls versets qui expriment la supplication, en y intercalai
des textes empruntés à la liturgie. La part de l'inspiration libre devient
de plus en plus grande à mesure qu'on avance à travers les siècles, et il faut
reconnaitre que dans les livres d'heures la liturgie occupe de moins en moins
de place. Mème alors, cepcndant, comme à travers tout le moyen àge, la dévotion
privée demande à la liturgie les cadres à l'interieur desquels elle s'épanouit:
répartition des textes selon le cycle du temps et des saints et selon les heures
canoniales, division en psaumes, le?ons, versets et oraisons, composition en forme
d'hymnes ou litanies, autant d'éléments par lesquels, très souvent, les livrets
de prières et les livres d'heures imitent la liturgie. La prière privée s'insère
comme naturellement dans le eulte commun de l'Église, et elle en adopte le
"style": à la sobriété, à la pureté classique de la prière antique, elle ajoute la
fraìcheur et la charme de l'esprit medieval. La liturgie forme le climat spirituel
où grandit la dévotion; elle maintient celle-ci en contact avec les sources doctrinales
auxquelles elle s'alimente elle-mème: l'Écriture et les Pères; elle la ramène
sans cesse vers la contemplation des vérités profondes que les cycles des mystères
du salut rappellent chaque année; elle lui assure la solidité théologique
et, en mème temps, la dignité, la simplicité, la délicatesse et le goùt qui la
caraetérisent » (/. e, p. 154 s).