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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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Les ménestrels chantaient :<br />

La belle Aethrid de Dauth s’en fut, cheveux au vent,<br />

Trouver le sire Edel et lui dit en pleurant :<br />

« Libère mon amant, ou le sorcier viendra<br />

Et en un bouc puant il te transformera. »<br />

À quoi le sire Edel en riant répondit :<br />

« Bouc puant point ne suis, le sorcier soit maudit ! »<br />

Un mouvement dans la foule donna à <strong>Eragon</strong> vue sur une<br />

petite table poussée contre un mur. Une femme seule y était<br />

assise, le visage masqué par le capuchon de sa pèlerine noire.<br />

Quatre hommes l’entouraient, quatre costauds de fermiers à la<br />

peau comme cuir et au visage rougi, enfiévré par l’alcool.<br />

Adossés au mur de chaque côté de l’inconnue, deux d’entre eux<br />

la toisaient. En face d’elle, le troisième riait, assis à califourchon<br />

sur une chaise retournée ; le quatrième avait le pied gauche sur<br />

la table et se penchait vers elle, un coude sur le genou. Ils<br />

discutaient, gesticulaient avec désinvolture. À l’évidence, les<br />

réactions ou les paroles de la voyageuse les avaient irrités, car ils<br />

fronçaient maintenant les sourcils, bombaient le torse, se<br />

gonflaient comme des coqs. L’un d’eux la menaçait de son<br />

index.<br />

Aux yeux d’<strong>Eragon</strong>, c’était là de braves paysans durs à la<br />

tâche, qui avaient laissé leurs bonnes manières au fond de leur<br />

chope, erreur fréquente dont il n’avait que trop souvent été<br />

témoin les jours de fête à Carvahall. Garrow n’avait guère de<br />

patience envers ceux qui ne tenaient pas l’alcool, mais qui<br />

buvaient quand même et se ridiculisaient publiquement. « C’est<br />

inconvenant, disait-il. Et puis, si on boit pour oublier ses peines<br />

et pas pour le plaisir, il vaut mieux faire ça dans son coin sans<br />

déranger personne. »<br />

Soudain, l’homme qui se tenait à gauche de l’inconnue<br />

accrocha du doigt le bord de son capuchon, sans doute dans<br />

l’intention de le tirer en arrière. La femme leva la main droite<br />

pour lui saisir le poignet, puis le relâcha et reprit sa position.<br />

Son geste fut si vif qu’<strong>Eragon</strong> le surprit de justesse ; à part lui,<br />

personne dans la salle n’avait dû le remarquer, pas même celui<br />

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