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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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d’ignorer les guerriers cornus, alors que leurs gestes saccadés et<br />

leurs voix trop aiguës trahissaient leur nervosité ; d’autres les<br />

lorgnaient d’un œil noir et gardaient la main sur le pommeau de<br />

leur épée ou de leur poignard ; d’autres encore fanfaronnaient<br />

et dénigraient la force prodigieuse des guerriers cornus pour<br />

vanter la leur. Bien peu nombreux étaient ceux que leur<br />

présence ne troublait pas : parmi eux, Nasuada bien sûr, le roi<br />

Orrin, Trianna, et un comte qui leur dit avoir vu Morzan et son<br />

dragon anéantir une cité entière quand il était enfant.<br />

Lorsqu’<strong>Eragon</strong> ne put en supporter davantage, Saphira<br />

bomba le torse et laissa échapper un long grondement sourd, si<br />

grave et si vibrant que le miroir en trembla dans son cadre. Un<br />

silence de mort s’abattit sur l’assistance. Elle ne menaçait pas<br />

ouvertement, et cependant elle retint l’attention de tous en<br />

signalant son impatience. Personne ne se serait risqué à tester<br />

les limites de sa tolérance. Les gens se hâtèrent de s’excuser,<br />

rassemblèrent leurs affaires et sortirent de la tente, accélérant le<br />

pas quand Saphira se mit à tapoter le sol de ses griffes.<br />

La toile rabattue derrière le dernier visiteur, Nasuada<br />

soupira à son tour :<br />

— Merci, Saphira. Je regrette de t’avoir infligé l’épreuve<br />

d’une présentation publique, <strong>Eragon</strong>. Hélas, comme tu t’en<br />

doutes, tu occupes à présent une position élevée parmi les<br />

Vardens ; je ne peux plus te garder pour moi seule. Désormais,<br />

tu appartiens au peuple. Il veut que tu le reconnaisses, que tu lui<br />

donnes ce qu’il considère être sa part légitime de ton temps.<br />

Comme Orrin et comme moi, tu dois accéder aux désirs des<br />

masses. Galbatorix lui-même, dans sa noire forteresse de<br />

pouvoir à Urû’baen, redoute les foules capricieuses, qu’il<br />

l’admette ou non.<br />

Les invités partis, le roi Orrin renonça à tout semblant de<br />

décorum royal. Ses traits sévères se détendirent en une<br />

expression plus humaine de soulagement, d’irritation et de<br />

curiosité dévorante. Roulant des épaules sous ses lourdes robes,<br />

il regarda Nasuada et dit :<br />

— Je pense que nous n’avons plus besoin de vos Faucons de<br />

la Nuit ici.<br />

— Je vous l’accorde.<br />

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