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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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dans une gerbe d’éclaboussures. Roran para de son bouclier,<br />

attaqua à son tour, mais son marteau heurta l’écu de son<br />

adversaire, qui feinta et le toucha à la jambe. Parades et ripostes<br />

s’enchaînèrent sans résultat. Enfin, Roran fracassa le bras<br />

gauche de l’ennemi. Déstabilisé, l’homme recula de quelques<br />

pas en souriant, puis éclata d’un rire terrifiant.<br />

Glacé d’effroi, Roran se demanda si lui et ses compagnons<br />

survivraient à cet affrontement. « Ils sont encore plus difficiles à<br />

tuer que des serpents ! On a beau les tailler en pièces, ils<br />

continuent à se battre jusqu’à ce qu’on atteigne un organe<br />

vital ! » Ses pensées se dispersèrent : l’autre lui fonçait dessus,<br />

et sa lame brillait telle une flamme.<br />

La bataille se mua en cauchemar. Alors que la nuit noire<br />

régnait alentour, l’étrange lumière magique conférait à la scène<br />

quelque chose d’irréel, décolorant toute chose et projetant de<br />

longues ombres aux contours trop nets sur la surface mouvante<br />

de l’eau. Cognant de toutes ses forces à coups répétés, Roran<br />

repoussait les assauts des soldats qui revenaient à la charge.<br />

Défigurés par leurs blessures, ils n’avaient plus rien d’humain,<br />

et ils refusaient de mourir. Dès que son marteau faisait mouche,<br />

des taches de sang noir se dissolvaient dans le courant comme<br />

de l’encre répandue. Chaque affrontement était le même,<br />

l’horreur semblait sans fin. Malgré tous ses efforts, il y avait<br />

toujours un soldat mutilé pour l’attaquer. Et ces morts en sursis<br />

qui mimaient la vie avec tant d’insistance, alors même que les<br />

Vardens détruisaient leurs corps, emplissaient l’air de leurs<br />

ricanements fous.<br />

Puis ce fut le silence.<br />

À croupetons derrière son bouclier, marteau au poing,<br />

haletant, couvert de sueur et de sang, Roran attendait, tous les<br />

sens en alerte. Au bout d’un moment, il comprit qu’il n’y avait<br />

plus d’ennemis debout dans l’eau. Par trois fois, il regarda à<br />

droite et à gauche pour se convaincre que les soldats étaient<br />

enfin – ouf ! – définitivement morts. Un cadavre flottait sur la<br />

rivière d’argent.<br />

Soudain, il poussa un cri : une main venait de lui agripper le<br />

bras. Avec un grondement de fauve, il se retourna en se<br />

débattant. Et se détendit aussitôt : ce n’était que Carn, le visage<br />

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