29.06.2013 Views

[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Hommes, femmes, nains et Urgals se tenaient droits et raides.<br />

Après un premier regard à la foule assemblée, Roran fixa<br />

l’horizon en s’efforçant d’ignorer les spectateurs.<br />

Les deux gardes lui levèrent les bras pour les attacher à la<br />

poutre transversale tandis que Jörmundur venait se placer face<br />

à lui.<br />

— Tiens, mords là-dedans, dit-il à voix basse en lui montrant<br />

une cale enveloppée de cuir. Cela t’évitera de te blesser.<br />

Reconnaissant, Roran ouvrit la bouche pour qu’il insère<br />

l’objet entre ses dents. Le cuir tanné avait le goût amer des<br />

glands verts.<br />

Une sonnerie de trompe retentit, suivie d’un roulement de<br />

tambour. Jörmundur lut l’acte d’accusation. Les gardes<br />

découpèrent la chemise en toile à sac de Roran qui frissonna dès<br />

que l’air froid caressa sa peau nue.<br />

Une fraction de seconde avant que le coup ne porte, il<br />

entendit claquer le fouet.<br />

Sensation de brûlure, comme si on appliquait une barre de<br />

métal chauffée à blanc sur son dos. Il cambra les reins et mordit<br />

dans la cale. Un gémissement étouffé s’échappa de ses lèvres –<br />

si atténué qu’il fut sans doute le seul à l’entendre.<br />

— Un, compta le bourreau.<br />

Le deuxième coup lui arracha une nouvelle plainte. Après<br />

cela, Roran n’émit plus un son, farouchement décidé à ne pas<br />

passer pour un faible devant les Vardens.<br />

Le supplice se révéla aussi douloureux que les nombreuses<br />

blessures qu’il avait récoltées au cours des derniers mois. Au<br />

douzième coup, il renonça à lutter contre la souffrance, s’y<br />

abandonna dans une sorte de transe. Son champ de vision se<br />

rétrécit jusqu’à se réduire au bois usé qu’il avait sous le nez.<br />

Parfois, il ne voyait plus rien, sombrait dans l’inconscience<br />

l’espace de quelques secondes.<br />

Après un temps qui lui parut durer une éternité, une voix<br />

lointaine annonça : « Trente ». Le désespoir s’empara de lui.<br />

« Jamais je n’en supporterai vingt de plus, ce n’est pas<br />

possible ! » songea-t-il. Puis il pensa à Katrina, à leur enfant à<br />

naître, et retrouva son courage.<br />

- 586 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!