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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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d’enchantements qui le protégeaient, sa chair demeurait<br />

convaincue que la mort ou une mauvaise blessure le guettait.<br />

Son ventre se nouait, sa gorge se serrait, ses membres étaient<br />

pris de faiblesse. « Du cran, que diable ! » L’envie le brûlait de<br />

déchirer quelque chose de ses mains, comme si cet acte de<br />

destruction pouvait libérer la tension qui montait en lui, ce qui<br />

aggravait encore sa frustration, car il n’osait pas bouger. Seule,<br />

la proximité d’Arya apaisait son angoisse et lui rendait courage.<br />

Pas question qu’elle le considère comme un lâche ! Il se serait<br />

plutôt coupé une main. Et puis, un besoin instinctif le poussait à<br />

la défendre bien qu’elle fût une guerrière accomplie.<br />

La voix qui avait ordonné l’arrêt de la patrouille résonna de<br />

nouveau :<br />

— Montrez vos visages !<br />

Relevant la tête, <strong>Eragon</strong> vit un homme monté sur un destrier<br />

aubère 4<br />

, ses mains gantées croisées sur le pommeau de la selle.<br />

Ses cheveux raides tombaient sur ses épaules, et, curieusement,<br />

sa lèvre supérieure s’ornait d’une moustache frisée qui, depuis<br />

les coins de sa bouche, s’étendait sur neuf bons pouces de<br />

chaque côté. Que cette phénoménale sculpture de boucles ne<br />

croule pas sous son propre poids stupéfiait <strong>Eragon</strong>, d’autant que<br />

l’appendice pileux, terne et sans lustre, n’était à l’évidence pas<br />

imprégné de cire d’abeille.<br />

Les autres soldats menaçaient <strong>Eragon</strong> et Arya de leurs<br />

lances. Ils étaient si couverts de poussière qu’on ne distinguait<br />

plus les flammes brodées sur leurs tuniques.<br />

— Bien, reprit le chef du groupe, dont la moustache oscillait<br />

comme une balance cherchant le point d’équilibre. Qui êtesvous<br />

? Où allez-vous ? Que venez-vous faire sur les terres du<br />

roi ?<br />

À peine les avait-il posées qu’il évacua les questions d’un<br />

geste :<br />

— Inutile de répondre. Peu importe. Plus rien n’a<br />

d’importance de nos jours. Le monde touche à sa fin, et nous<br />

perdons notre temps à interroger des paysans. Fi de cette<br />

vermine superstitieuse qui erre de lieu en lieu, dévore toute la<br />

4 Aubère ; se dit d’un cheval dont la robe est mélangée de poils blancs et de poils roux.<br />

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