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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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lême, couvert de sang lui aussi.<br />

— On a gagné, Roran ! s’exclama-t-il. C’est quelque chose,<br />

non ? Il n’y en a plus ! Fini ! On les a eus !<br />

Roran laissa retomber ses bras le long du corps et renversa la<br />

tête en arrière. Il n’avait plus la force de s’asseoir. Il se sentait<br />

vidé… vidé et tout drôle. Ses sensations lui semblaient<br />

anormalement précises, et cependant il n’éprouvait que des<br />

émotions vagues, très atténuées, comme si elles s’étaient<br />

réfugiées au fond de son être. Cela valait mieux ainsi ; au moins,<br />

il ne risquait pas de perdre la raison…<br />

— Rassemblement ! tonna Martland. Inspection des<br />

chariots ! Moins vous traînerez et plus vite nous laisserons ce<br />

lieu maudit derrière nous ! Carn, occupe-toi de Welmar. Il a une<br />

vilaine plaie, je n’aime pas ça.<br />

Au prix d’un immense effort de volonté, Roran se propulsa<br />

en direction du convoi. Clignant des yeux pour en chasser la<br />

sueur qui gouttait de son front, il s’aperçut que leur<br />

détachement était bien réduit : seuls neuf des leurs tenaient<br />

encore sur leurs pieds. Il refoula cette triste constatation. « Le<br />

deuil sera pour plus tard, avance ! »<br />

Alors que Martland Barbe Rouge traversait le campement<br />

jonché de cadavres, un soldat que Roran avait cru mort se<br />

retourna et trancha la main droite du capitaine. Avec des gestes<br />

si élégants qu’ils semblaient travaillés, Martland envoya voler<br />

l’épée adverse d’un coup de botte, posa un genou sur la gorge de<br />

l’homme à terre, puis, de sa main restante, tira son couteau de<br />

sa ceinture et le lui enfonça dans l’oreille pour l’achever. Les<br />

traits crispés, le feu aux joues, il enfouit son moignon sous son<br />

aisselle gauche en aboyant sur ceux qui se précipitaient vers lui :<br />

— Fichez-moi la paix ! Ce n’est rien du tout. Aux chariots, et<br />

plus vite que ça ! Si vous ne vous remuez pas, bande de lambins,<br />

ma barbe sera blanche comme neige que nous serons encore<br />

ici ! Allez, ouste, et que ça saute !<br />

Voyant que Carn ne bougeait pas, il fronça les sourcils :<br />

— Ça vaut pour toi aussi ! File, ou je te fais fouetter pour<br />

insubordination !<br />

Carn brandit la main sectionnée du capitaine :<br />

— Je pourrais sans doute la ressouder, mais il me faut<br />

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