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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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gardes resserrèrent les rangs, à l’exception d’un Urgal, qui<br />

coupa la route du coureur en brandissant sa massue. L’homme<br />

s’arrêta net et, sans même reprendre son souffle, s’écria à un<br />

débit précipité :<br />

— Dame Nasuada ! Les elfes sont là ! Les elfes sont arrivés !<br />

Dans un moment de fol espoir, Nasuada crut qu’il parlait<br />

d’Islanzadí et de son armée. Puis elle se souvint que la reine des<br />

elfes et les siens se trouvaient près de Ceunon ; malgré leur<br />

vitesse, même eux n’auraient pas pu traverser l’Alagaësia en<br />

moins d’une semaine. « Il s’agit sans doute des douze magiciens<br />

qu’Islanzadí envoie pour protéger <strong>Eragon</strong>. » Elle claqua des<br />

doigts :<br />

— Mon cheval ! Vite !<br />

Ses bras blessés brûlaient tandis qu’elle enfourchait Foudre<br />

de Guerre. Elle attendit tout juste que l’Urgal le plus proche lui<br />

tende la petite Elva, et piqua des deux. Les muscles de l’étalon<br />

frémirent, il partit au galop. Penchée sur son encolure, Nasuada<br />

le guida le long d’une sorte de ruelle entre deux rangées de<br />

tentes, évitant hommes et bêtes qui se trouvaient sur son<br />

chemin, sautant par-dessus un tonneau d’eau de pluie qui<br />

bloquait le passage. Personne ne s’en offusqua. Les spectateurs<br />

riaient, couraient dans son sillage pour aller voir les elfes de<br />

leurs yeux.<br />

Lorsqu’elles atteignirent l’entrée nord-est du camp, Nasuada<br />

et Elva mirent pied à terre et scrutèrent l’horizon, guettant un<br />

mouvement.<br />

— Là, dit la fillette.<br />

Elle montrait du doigt douze silhouettes élancées qui<br />

émergeaient d’un bosquet de genévriers à deux miles de<br />

distance, formes floues et ondoyantes dans l’air chaud du matin.<br />

Elles couraient d’une même foulée, si vives et si légères qu’elles<br />

ne soulevaient pas de poussière et paraissaient voler à travers la<br />

campagne. Nasuada réprima un frisson. Leur mouvement était<br />

beau et leur rapidité, surnaturelle. On aurait dit une meute de<br />

prédateurs. Elle éprouvait le même sentiment de danger que le<br />

jour où elle avait vu un Shrrg – un loup géant – dans les<br />

montagnes des Beors.<br />

— Impressionnant, n’est-ce pas ?<br />

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