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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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« Attends-moi, Saphira », dit-il en mettant pied à terre.<br />

À son approche, Sloan s’interrompit dans sa tâche et releva<br />

la tête.<br />

— Va-t’en, grommela-t-il de sa voix cassée.<br />

Ne sachant que répondre, <strong>Eragon</strong> s’arrêta et garda le silence.<br />

Sloan reporta son attention sur son bâton. Remuant les<br />

mâchoires comme s’il mastiquait, il en ôta quelques copeaux de<br />

bois, tapota la racine qui lui servait de siège de la pointe de son<br />

couteau et s’exclama :<br />

— La peste soit de vous tous ! Vous ne pouvez donc pas me<br />

ficher la paix une heure ? Je veux être seul avec mon chagrin. Je<br />

ne veux pas entendre vos bardes et vos ménestrels, et je ne<br />

changerai pas d’avis, même si vous le demandez mille fois. Vat’en<br />

! Et ne m’importune plus !<br />

Le cœur d’<strong>Eragon</strong> s’emplit de tristesse et de colère. Le<br />

spectacle de cet homme déchu, qu’il avait côtoyé toute son<br />

enfance, qu’il avait craint et détesté, le mettait mal à l’aise.<br />

— Tu ne manques de rien ? s’enquit-il en ancien langage,<br />

d’un ton léger et chantant.<br />

Sloan gronda de dégoût :<br />

— Tu sais que je ne comprends pas ta langue, et je n’ai pas<br />

l’intention de l’apprendre. Tes paroles sont de trop. Si tu ne<br />

daignes pas t’exprimer dans la langue de mon peuple, alors,<br />

tais-toi.<br />

<strong>Eragon</strong> ne répéta pas sa question dans leur langue<br />

commune. Il ne se retira pas non plus.<br />

Avec un juron, Sloan se remit à la tâche. Tous les deux ou<br />

trois coups de couteau, il tâtait du pouce la surface entaillée<br />

pour s’assurer du progrès de sa sculpture. Quelques minutes<br />

passèrent, puis il reprit d’une voix plus douce :<br />

— Tu avais raison ; mes pensées se calment dès que mes<br />

mains sont occupées. Parfois… parfois, j’en oublie presque ce<br />

que j’ai perdu. Mais les souvenirs reviennent m’accabler, ils<br />

m’étouffent… Je suis content que tu aies affûté la lame. Un<br />

couteau doit toujours être aiguisé.<br />

<strong>Eragon</strong> l’observa quelques instants encore, puis il alla<br />

rejoindre Saphira et monta en selle.<br />

« Sloan n’a guère changé », remarqua-t-il.<br />

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