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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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compensation, même s’il y perdait. Peut-être désirait-il aussi la<br />

conserver en souvenir de cet affrontement sanglant ? Ne l’avaitil<br />

pas plutôt prise parce qu’il gardait un reste d’affection pour<br />

son ancien compagnon malgré les tristes circonstances qui<br />

avaient fait d’eux des ennemis ? Si Murtagh était devenu une<br />

abomination qu’il exécrait – et qui lui faisait pitié –, <strong>Eragon</strong> ne<br />

pouvait nier le lien qui existait entre eux. Un même destin les<br />

unissait. Par le même hasard qui avait présidé à leur naissances,<br />

il aurait pu grandir à Urû’baen, et Murtagh, dans la vallée de<br />

Palancar, de sorte que leurs situations seraient aujourd’hui<br />

inversées. Leurs vies étaient inextricablement mêlées.<br />

Les yeux rivés sur le métal argenté, <strong>Eragon</strong> composa un sort<br />

dans l’intention de lisser la lame, d’en aiguiser le tranchant, de<br />

lui rendre sa résistance. Était-ce une bonne idée ? Jusqu’à ce<br />

que les dragons l’effacent pendant l’Agaetí Sänghren, la cicatrice<br />

que lui avait laissée son duel contre Durza lui était restée, trace<br />

de leur rencontre gravée dans sa chair. Devait-il aussi garder<br />

l’épée comme une cicatrice ? N’était-il pas malsain de porter à la<br />

hanche un souvenir aussi douloureux ? Et que penseraient les<br />

Vardens s’il adoptait la lame d’un traître ? Zar’roc était un<br />

cadeau de Brom, cadeau qu’il ne pouvait qu’accepter, et il ne<br />

l’avait pas regretté. En revanche, rien ne l’obligeait à<br />

revendiquer l’épée sans nom qui reposait sur ses genoux.<br />

« Il me faut une épée. Mais pas celle-ci. »<br />

Il l’enveloppa de nouveau dans son linceul de toile et la glissa<br />

sous le lit. Puis, muni d’une chemise propre et d’une tunique, il<br />

ressortit prendre son bain.<br />

Lavé et vêtu de lámarae, il s’en fut rejoindre Nasuada près du<br />

quartier des guérisseurs, comme elle le lui avait demandé.<br />

Saphira préféra voler : « Je manque de place au sol, je n’arrête<br />

pas de renverser les tentes. De plus, si je t’accompagne, nous<br />

amasserons un tel troupeau de gens en route que nous<br />

n’avancerons plus. »<br />

Nasuada l’attendait près d’une rangée de mâts en haut<br />

desquels, dans l’air immobile et frais du soir, pendaient une<br />

demi-douzaine de bannières aux couleurs criardes. Elle s’était<br />

changée, elle aussi, et arborait une robe légère couleur de paille<br />

blonde. Son épaisse chevelure moussue était relevée en une<br />

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