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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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Il prononça le mot « Deyja », tuant les lézards et l’un des<br />

rongeurs. Bien que leur mort fût instantanée et indolore, il ne<br />

put s’empêcher de crisper les mâchoires en voyant s’éteindre la<br />

flamme lumineuse de leurs esprits.<br />

Il alla chercher les lézards à la main, retourna les cailloux qui<br />

leur servaient d’abri. En revanche, il sortit le rongeur de son<br />

terrier par la magie, remonta le corps en prenant soin de ne pas<br />

réveiller ses congénères. Leur révéler qu’un prédateur invisible<br />

pouvait les massacrer dans leur refuge le plus secret lui<br />

paraissait par trop cruel et ne servirait qu’à les terroriser sans<br />

raison.<br />

Lorsqu’il eut dépecé et vidé ses proies, il enterra les viscères<br />

afin de ne pas attirer les charognards. Puis, avec des pierres<br />

plates et minces, il construisit un four de fortune et y alluma un<br />

feu. Sans sel, la viande risquait d’être fade. Par chance, certaines<br />

plantes locales dégageaient une odeur agréable lorsqu’on<br />

froissait leurs feuilles. Il en cueillit, frotta les carcasses avec et<br />

les en farcit pour les assaisonner.<br />

Plus petit, le rongeur fut bientôt prêt. <strong>Eragon</strong> le tira du four,<br />

le porta à sa bouche et grimaça. Sa répugnance l’aurait figé sur<br />

place s’il n’avait été contraint de surveiller le feu et la cuisson<br />

des lézards. Distrait par ces activités, il obéit sans réfléchir à<br />

l’appel de son ventre qui criait famine.<br />

La première bouchée lui resta en travers de la gorge, le goût<br />

de graisse fondue lui donnait la nausée. Il frissonna, déglutit<br />

deux ou trois fois, et les haut-le-cœur cessèrent. Passé ce<br />

moment pénible, tout devint d’autant plus facile que la chair<br />

était insipide. Le manque de goût lui permit d’oublier ce qu’il<br />

mâchait, ce dont il fut soulagé.<br />

Il mangea le rongeur entier et une bonne part de lézard. En<br />

suçant un reste de chair sur l’os d’une maigre patte, il soupira<br />

d’aise, puis s’en voulut d’avoir, malgré lui, pris plaisir au repas,<br />

il avait si faim que, sitôt ses inhibitions surmontées, ce dîner<br />

frugal lui avait semblé délicieux. Et de songer : « Peut-être…<br />

peut-être qu’à mon retour… si on sert de la viande à la table de<br />

Nasuada ou à celle du roi Orrin… si j’en ai envie, s’il est impoli<br />

de refuser, j’en prendrai une petite portion… Je n’en mangerai<br />

pas autant que par le passé, mais je ne serai pas non plus aussi<br />

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