29.06.2013 Views

[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— Tu ne peux pas me faire souffrir, Surdan. Personne ne le<br />

peut. Le roi en personne nous a immunisés contre la douleur.<br />

En échange, nos familles vivront à l’aise le reste de leurs jours.<br />

Fuyez-nous, cachez-vous, et nous vous poursuivrons encore<br />

quand des hommes ordinaires s’effondreraient, à bout de forces.<br />

Battez-vous, et nous continuerons à vous tuer tant qu’il nous<br />

restera un bras pour frapper. Inutile de vous rendre, nous ne<br />

faisons pas de prisonniers. Votre mort inévitable rendra cette<br />

terre à la paix.<br />

Avec une grimace, le soldat saisit la flèche de sa main abîmée<br />

et l’arracha de son pied. Des lambeaux de chair sanguinolente<br />

s’accrochaient à la pointe. Il agita la flèche en direction des<br />

archers, la lança contre l’un d’eux, qu’elle blessa au poignet.<br />

Riant plus fort que jamais, le soldat s’élança ensuite en boitant,<br />

l’épée levée comme pour une attaque.<br />

— Tirez ! ordonna le roi Orrin.<br />

Les cordes des arcs vibrèrent tels des luths désaccordés, les<br />

flèches filèrent vers le soldat. Deux d’entre elles ricochèrent sur<br />

son gambison ; les autres se plantèrent dans son torse. Son rire<br />

se mua en gargouillis et sifflements asthmatiques, mais le soldat<br />

avançait toujours, inondant l’herbe de sang écarlate. Les archers<br />

tirèrent de nouveau. Les bras et les épaules criblés de flèches, il<br />

ne s’arrêta pas. Une troisième volée suivit. Le soldat chancela et<br />

tomba, le genou fracassé par un projectile, des flèches fichées<br />

dans les jambes et les cuisses. Un trait lui traversa le cou à<br />

l’endroit de sa tache de vin et poursuivit sa trajectoire,<br />

accompagné d’un jet de sang. Et le soldat refusait encore de<br />

mourir. Il se traînait à plat ventre, un sourire figé sur les lèvres,<br />

ricanant comme si le monde entier n’était qu’une plaisanterie<br />

obscène dont lui seul appréciait l’humour.<br />

<strong>Eragon</strong> en eut froid dans le dos.<br />

Avec un juron, le roi Orrin sauta à terre, jeta son épée et son<br />

bouclier, puis se tourna vers l’Urgal le plus proche :<br />

— Toi. Donne-moi ta hache.<br />

Surpris, le bélier à peau grise hésita, puis obéit.<br />

Le roi Orrin claudiqua jusqu’au soldat, souleva l’arme<br />

pesante à deux mains et le décapita d’un coup d’un seul.<br />

Enfin, le rire cessa.<br />

- 351 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!