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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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objet invisible les écartait. Le vide s’étendit jusqu’au sol,<br />

dessinant peu à peu la silhouette d’une créature avec des bras,<br />

des jambes – une créature qui aurait pu être un nain, un<br />

homme, un elfe ou un Urgal si ses proportions n’avaient été<br />

différentes. Avec sa tête de la largeur de ses épaules, ses bras<br />

massifs qui lui descendaient aux genoux, son large torse et ses<br />

courtes jambes arquées, elle ne ressemblait à aucune espèce<br />

connue.<br />

De minces rais de lumière aquatique émanaient de l’étrange<br />

vide, au centre duquel apparut l’image floue d’un être<br />

gigantesque, un mâle au corps velu. Le dieu – si c’en était un –<br />

ne portait qu’un pagne noué autour des reins. À la fois doux et<br />

cruel, son visage sombre aux traits lourds était celui d’un être<br />

capable de passer d’un extrême à l’autre sans prévenir.<br />

Tout en observant le phénomène, <strong>Eragon</strong> perçut une<br />

présence insolite dans le hall, une conscience aux pensées<br />

indéchiffrables, d’une profondeur insondable, une conscience<br />

qui lançait des éclairs, qui s’enflait et grondait, aussi<br />

imprévisible qu’un orage d’été. Le jeune Dragonnier barricada<br />

aussitôt son esprit. Ce qu’il avait senti le dépassait, il en avait<br />

froid dans le dos. En proie à une peur inexpliquée, il se tourna<br />

vers Saphira en quête de réconfort. Elle fixait la silhouette, et<br />

ses yeux bleus de chatte brillaient plus que de coutume.<br />

Dans un même mouvement, les nains s’agenouillèrent.<br />

Le dieu parla alors, d’une voix qui évoquait les grincements<br />

des roches, le vent déchaîné sur les pentes arides des<br />

montagnes, le fracas des vagues sur les grèves de galets. Il<br />

s’exprimait en langue naine, avec tant de force que, sans les<br />

comprendre, <strong>Eragon</strong> redoutait le pouvoir de ses paroles. Par<br />

trois fois, l’apparition interrogea Orik, qui lui répondit d’une<br />

voix qui paraissait grêle en comparaison. Apparemment<br />

satisfaite, la divinité tendit ses bras luminescents et posa les<br />

index de chaque côté de la tête nue du nain.<br />

L’air frémissait entre les doigts du dieu tandis qu’un heaume<br />

d’or incrusté de joyaux se matérialisait pour couronner Orik – le<br />

heaume même qu’avait porté Hrothgar. Puis l’être surnaturel se<br />

frappa le ventre et, dans un éclat de rire retentissant, il disparut,<br />

cédant la place à la pluie ininterrompue de pétales.<br />

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