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[Tome 3] Christopher Paolini - Eragon - Brisingr - Archive-Host

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et Durza… Durza assouvissait les désirs des esprits assoiffés de<br />

sang qui le possédaient en me faisant subir les pires horreurs<br />

nées de son imagination malsaine. Parfois, lorsqu’il allait trop<br />

loin, il me guérissait pour pouvoir recommencer le lendemain<br />

matin. S’il m’avait donné une chance de rassembler mes esprits,<br />

j’aurais peut-être réussi à tromper la surveillance de mon<br />

geôlier comme tu l’as fait, et à ne pas avaler la drogue qui<br />

m’empêchait d’user de la magie. Hélas, je n’ai jamais eu plus de<br />

quelques heures de répit. Durza n’avait pas besoin de plus de<br />

sommeil que toi ou moi, il me harcelait dès que j’étais<br />

consciente et que ses autres occupations le lui permettaient.<br />

Quand il me travaillait au corps, chaque seconde était une<br />

heure, chaque heure une semaine, et chaque jour une éternité. Il<br />

veillait à ne pas me rendre folle – Galbatorix n’aurait pas<br />

apprécié – mais il n’en était pas loin. Il s’en est fallu de très, très<br />

peu. Je commençais à entendre chanter des oiseaux alors qu’il<br />

n’y en avait pas, à voir des choses impossibles. Un jour, une<br />

lumière dorée a inondé ma cellule, j’en avais chaud partout. En<br />

levant les yeux, j’ai découvert que j’étais étendue sur une<br />

branche en haut d’un arbre, près du centre d’Ellesméra. Le<br />

soleil se couchait et la ville entière rougeoyait comme si elle<br />

était en feu. Les Äthalvards chantaient en bas, sur le sentier.<br />

Tout était si calme, si paisible… si beau que j’y serais restée à<br />

jamais. Puis la lumière s’est estompée, et je me suis retrouvée<br />

sur ma paillasse… Je l’avais oublié, et c’est pourtant le seul<br />

témoigna de bonté dont on m’ait gratifiée à Gil’ead : un jour, un<br />

soldat a laissé une rose blanche dans mon cachot. Cette nuit-là,<br />

la fleur a pris racine et donné naissance à un immense rosier qui<br />

grimpé le long du mur, s’est insinué entre les blocs de pierre du<br />

plafond, les fissurant pour forcer le passage hors du donjon et à<br />

l’air libre. Il a continué à grandir jusqu’à toucher la lune,<br />

formant une gigantesque tour sinueuse qui me promettait<br />

l’évasion si seulement j’arrivais à me soulever du sol. J’ai essayé,<br />

j’y ai mis tout ce qui me restait de force, je n’ai pas pu. Le temps<br />

de me retourner, et le rosier s’était évanoui… C’est là l’état dans<br />

lequel j’étais quand tu rêvais de moi et que je sentais ta<br />

présence. Pas étonnant que j’aie pris cette sensation pour une<br />

illusion de plus…<br />

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