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Péquod

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adoub au port le plus proche. Je ne suis pas superstitieux au<br />

point de croire que cette entrevue entre la baleine et le capitaine<br />

fut providentielle. Saul de Tarse ne fut-il pas guéri de son incroyance<br />

par une semblable peur ? Je vous le dis, le cachalot ne<br />

tolère pas qu’on prenne des libertés avec lui.<br />

Je vais maintenant me référer aux Voyages de Langsdorff à<br />

propos d’un fait particulièrement digne d’intérêt pour l’auteur<br />

de ce livre. Langsdorff, je vous le signale en passant, faisait partie<br />

de la célèbre expédition d’exploration de l’amiral russe Krusenstern<br />

au début de ce siècle. Le capitaine Langsdorff commence<br />

ainsi son dix-septième chapitre :<br />

« Le 13 mai, notre navire fut prêt à partir et le jour suivant<br />

nous étions au large, faisant route vers Okhotsk. Le temps était<br />

clair et beau mais le froid était si intolérable que nous dûmes<br />

garder nos vêtements de fourrure. Pendant quelques jours, nous<br />

n’eûmes que peu d’air et ce ne fut que le dix-neuvième jour que<br />

se leva une forte brise soufflant du nord-ouest. Une baleine<br />

d’une taille inusitée, dont la largeur dépassait celle du navire,<br />

flottait presque en surface. Personne à bord ne la vit jusqu’au<br />

moment où, portant toutes les voiles, nous fûmes presque sur<br />

elle, de sorte qu’il était impossible de ne pas l’aborder. Nous<br />

courûmes ainsi un danger imminent pendant que cette créature<br />

gigantesque, en arrondissant le dos, souleva le navire de trois<br />

pieds au moins au-dessus de l’eau. Les mâts furent ébranlés, les<br />

voiles s’affaissèrent complètement tandis que tous ceux d’entre<br />

nous qui étaient en bas bondirent sur le pont croyant que nous<br />

avions touché un écueil, au lieu de cela nous vîmes le monstre<br />

s’éloigner avec une suprême solennité. Le capitaine D’Wolf eut<br />

aussitôt recours aux pompes pour se rendre compte si le choc<br />

avait causé quelque avarie au navire, mais nous nous rendîmes<br />

compte avec soulagement qu’il s’en était sorti sans dommage<br />

aucun. »<br />

– 304 –

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