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Péquod

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mais recherchent un contact plus intime, plus amical, plus fraternel.<br />

Il semble que cela coule de source lorsque deux navires<br />

appartiennent, de plus, au même port d’attache et que le capitaine,<br />

ses officiers et bon nombre de ses hommes se connaissent<br />

personnellement et ont, dès lors, à parler de toutes sortes de<br />

choses chères et familiales.<br />

Celui qui est parti depuis peu de temps a peut-être à bord<br />

des lettres destinées au navire depuis longtemps en mer, il est, à<br />

coup sûr, en possession de journaux plus récents d’une année<br />

ou deux que les liasses maculées et écornées du navire parti le<br />

premier. En courtois échange, le navire sur le chemin du retour<br />

donnera des renseignements tout frais et de la plus haute importance<br />

sur les parages de pêche où l’autre se rend éventuellement.<br />

Cela reste vrai aussi jusqu’à un certain point, lorsque les<br />

navires sont en mer depuis le même laps de temps, se rencontrant<br />

sur le lieu de croisière même car l’un d’eux peut avoir<br />

du courrier reçu d’un troisième navire, maintenant à son tour<br />

fort éloigné, et peut-être destiné au bâtiment rencontré. D’autre<br />

part, ils peuvent échanger des nouvelles de la pêche et bavarder<br />

agréablement, étant non seulement unis par la sympathie des<br />

marins entre eux, mais par cette communauté de sentiments<br />

engendrée par une même poursuite, par des privations et des<br />

dangers semblables.<br />

La différence de nationalité ne crée pas de distinctions essentielles<br />

tant que le langage demeure le même comme c’est le<br />

cas pour les Américains et les Anglais. En vérité, ces rencontres<br />

sont rares, vu le petit nombre de baleiniers anglais, et lorsqu’elles<br />

se produisent une contrainte règne en raison d’une<br />

sorte de timidité, car l’Anglais a une certaine réserve que le<br />

Yankee n’imagine pas chez d’autres que lui-même. En outre, les<br />

baleiniers anglais affichent parfois une forme de supériorité citadine<br />

sur les baleiniers américains, regardant le grand et maigre<br />

Nantuckais, et ses provincialismes indéfinissables, un peu<br />

comme un paysan de la mer. À quoi tient ce sentiment de supé-<br />

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