25.06.2013 Views

Péquod

Péquod

Péquod

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ministrant la valeur de trois ou quatre pirogues de pilules de<br />

Brandreth, après quoi il conviendrait de fuir la zone dangereuse<br />

comme les ouvriers qui font sauter un rocher.<br />

J’ai oublié de dire qu’on avait trouvé dans cet ambre gris<br />

des plaques rondes, osseuses ; Stubb pensa tout d’abord que<br />

c’étaient peut-être des boutons de culottes de marins, mais on<br />

comprit ensuite qu’elles n’étaient que les os de petits calmars<br />

ainsi embaumés.<br />

Mais n’est-il pas surprenant de trouver cet ambre gris si<br />

pur et si odorant au cœur d’une telle pourriture ? Pense à ce que<br />

dit saint Paul dans une épître aux Corinthiens au sujet de la corruption<br />

et de la pureté et comment « semé dans l’ignominie, on<br />

ressuscite dans la gloire ». Qu’il vous souvienne aussi de<br />

l’endroit où Paracelse a dit qu’on trouvait le meilleur musc.<br />

N’oubliez pas non plus que de toutes choses malodorantes l’eau<br />

de Cologne, au stade premier de sa fabrication, se trouve être la<br />

pire.<br />

J’aurais aimé terminer ce chapitre sur cette invitation,<br />

mais je ne le puis tant j’ai souci de réfuter une accusation souvent<br />

portée contre les baleiniers par certains esprits prévenus et<br />

qui peut être résumée par les qualificatifs appliqués aux deux<br />

cachalots du Français. Nous avons déjà prouvé, dans ce volume,<br />

la fausseté des noires calomnies voulant que le métier de baleinier<br />

soit un métier de souillon, un travail malpropre. Quelle est<br />

l’origine de cette odieuse flétrissure ?<br />

Je suis d’avis qu’elle remonte à l’arrivée des premiers navires<br />

baleiniers groenlandais à Londres, il y a plus de deux siècles.<br />

Leurs équipages ne fondaient pas alors, pas plus que maintenant,<br />

leur graisse en mer comme l’ont toujours fait les pêcheurs<br />

des mers du Sud mais, coupant le lard frais en petits morceaux,<br />

ils le jetaient dans la bonde d’énormes barils et le transportaient<br />

ainsi jusque chez eux ; la brièveté de la saison dans ces mers<br />

– 564 –

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!