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Péquod

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qu’il y ait eu une raison inconnue à l’ulcération susdite. Plus<br />

singulière encore la découverte, près de ce fer enrobé, d’une tête<br />

de lance en pierre prisonnière de chairs intactes ! Qui avait jeté<br />

cette lance de pierre ? Et quand ? Il se pourrait que ce fût celle<br />

d’un Indien du Nord-Ouest bien avant que fût connue<br />

l’existence de l’Amérique.<br />

En cherchant bien, quelles autres merveilles ce meuble<br />

monstrueux eût-il livrées ? On ne sait. Il fut brutalement mis fin<br />

à de nouvelles trouvailles, car le navire pencha de plus en plus<br />

dangereusement sur le côté, entraîné par la tendance croissante<br />

que la carcasse avait à s’enfoncer. Toutefois, Starbuck, qui avait<br />

le commandement, lutta jusqu’au bout avec une telle obstination,<br />

en vérité, que le navire aurait finalement chaviré s’il était<br />

resté jumelé à la carcasse, et lorsque l’ordre fut donné de s’en<br />

dégager, l’effort trop grand infligé aux têtes d’allonge où les grelins<br />

de capelage de la queue étaient amarrés, rendit impossible<br />

de les lâcher. Le <strong>Péquod</strong> engagea à tel point que passer de<br />

l’autre côté du pont, c’était marcher sur le pignon abrupt d’un<br />

toit. Le navire gémissait et haletait. Nombre des incrustations<br />

d’ivoire des bastingages et des cabines sautèrent, déboîtées de<br />

manière anormale. En vain essaya-t-on de soulager les chaînes<br />

inamovibles avec des leviers et des anspects pour les libérer des<br />

têtes d’allonge, et la baleine avait pour lors coulé si bas qu’on ne<br />

pouvait atteindre leurs extrémités cependant que des tonnes<br />

semblaient s’ajouter au poids de la masse en train de sombrer et<br />

que le navire paraissait sur le point de faire quartier.<br />

Stubb harangua le cadavre :<br />

– Tiens bon ! Tiens bon, veux-tu ? Ne sois pas si diablement<br />

pressé de couler ! Par tous les tonnerres, les hommes, il<br />

faut faire quelque chose ou suivre le même chemin. Les leviers<br />

ne servent à rien, baste, je vous dis, avec vos anspects, que l’un<br />

de vous coure chercher un livre de prières et un canif, et coupez<br />

les grosses chaînes.<br />

– 501 –

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