25.06.2013 Views

Péquod

Péquod

Péquod

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CHAPITRE C<br />

Bras et jambe<br />

Le <strong>Péquod</strong> de Nantucket rencontre le Samuel-Enderby de<br />

Londres.<br />

– Ohé du navire ! As-tu vu la Baleine blanche ?<br />

Une fois de plus, Achab hélait un navire avec ces mots. Le<br />

vaisseau battait pavillon britannique et nous croisait sur<br />

l’arrière. Son porte-voix à la bouche, le vieil homme était debout<br />

dans sa baleinière suspendue de sorte que sa jambe d’ivoire<br />

était bien visible pour le capitaine étranger négligemment penché<br />

à la proue de sa propre pirogue.<br />

Ce dernier était un bel homme approchant de la soixantaine,<br />

tanné, solidement bâti, aimable ; il était vêtu d’un ample<br />

caban dont le drap bleu de pilote festonnait autour de lui et<br />

dont une manche vide flottait derrière lui comme la manche<br />

brodée d’un surcot de hussard.<br />

– As-tu vu la Baleine blanche ?<br />

– Voyez-vous cela ? Et, le sortant des plis qui le dissimulaient,<br />

il leva un bras blanc en os de cachalot se terminant par<br />

une tête de bois pareille à un maillet.<br />

– Armez ma pirogue ! s’écria impétueusement Achab en<br />

mâtant les avirons qui se trouvaient près de lui. Paré à mettre à<br />

la mer !<br />

– 598 –

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!