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Flavius Josèphe, table des matières

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ANTIQUITES JUDAÏQUES<br />

familiers, qui l'entouraient comme <strong>des</strong> élèves pour apprendre à<br />

prédire l'avenir : « Je mérite de mourir pour avoir menti<br />

puisqu'Antigone est vivant » : il avait annoncé, en effet, qu'Antigone<br />

mourrait ce jour même à l'endroit appelé tour de Straton ; or, il le<br />

voyait passer sous ses yeux, alors que le lieu où, selon sa prédiction,<br />

devait être commis le meurtre était éloigné d'environ six cents sta<strong>des</strong>,<br />

et que le jour était déjà fort avancé[195] ; il y avait donc chance que<br />

sa prédiction fût fausse. Comme il parlait ainsi, tout confus, on<br />

annonça qu'Antigone venait d'être tué dans le souterrain, qui<br />

s'appelait aussi tour de Straton, comme la ville maritime de Césarée.<br />

Le devin en fut bouleversé.<br />

3. Aristobule, pris de remords du meurtre de son frère, en devint<br />

malade, l'esprit torturé par la pensée de son crime, au point que, la<br />

violence de la douleur ayant corrompu ses organes, il vomit du sang.<br />

Un <strong>des</strong> pages qui le servaient, - et je pense qu'il faut voir là le doigt<br />

de Dieu - emportant ce sang, glissa à l'endroit même où se trouvaient<br />

encore les traces du sang d'Antigone égorgé, et répandit son fardeau.<br />

Les spectateurs se récrièrent que l'esclave l'avait fait exprès.<br />

Aristobule, les ayant entendus, demanda la cause de ce bruit, et,<br />

comme on ne lui répondait pas, brûla plus encore de la connaître, car<br />

les hommes en semblable circonstance sont portés à soupçonner que<br />

ce qu'on leur tait est pire que la réalité. Et lorsque, devant ses<br />

menaces et contraints par la terreur, ils lui eurent dit la vérité, écrasé<br />

par la conscience de ses crimes, il versa d'abondantes larmes, et, avec<br />

de profonds gémissements, s'écria : « Je ne pouvais donc cacher à<br />

Dieu <strong>des</strong> actions si impies et scélérates ; le châtiment du meurtre de<br />

mon frère est vite survenu. Jusqu'à quand, Ô corps misérable,<br />

retiendras-tu une âme due aux mânes[196] de mon frère et de ma<br />

mère ? Pourquoi ne pas la rendre tout d'un coup au lieu de répandre<br />

goutte à goutte mon sang en libations à mes victimes ? » Il mourut en<br />

prononçant ces paroles mêmes, après un an de règne[197]. On<br />

l'appelait Philhellène, et il avait rendu de grands services à sa patrie :<br />

il avait fait la guerre aux Ituréens[198], et annexé une partie<br />

considérable de leur territoire à la Judée, forçant les habitants, s'ils<br />

voulaient demeurer dans le pays, à se circoncire et à vivre suivant les<br />

lois <strong>des</strong> Juifs. Il était d'un naturel équi<strong>table</strong> et très mo<strong>des</strong>te, comme<br />

en témoigne Strabon, d'après Timagène : « C'était un homme<br />

équi<strong>table</strong>, et qui fut d'une grande utilité aux Juifs ; il agrandit, en<br />

effet, leur territoire, et leur annexa une partie du peuple <strong>des</strong> Ituréens,<br />

qu'il leur unit par le lien de la circoncision[199]. ».

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