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Flavius Josèphe, table des matières

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<strong>Flavius</strong> <strong>Josèphe</strong>, ANTIQUITES JUDAÏQUES, livre 15.<br />

garçon sous quelque honnête prétexte, si toutefois, ajoutait-il, la<br />

chose ne lui faisait point de peine. Hérode averti ne jugea pas prudent<br />

d'envoyer Aristobule, qui était alors brillant de tout le charme de la<br />

jeunesse - il avait seize ans - et qui appartenait à une famille illustre,<br />

auprès d'Antoine, le plus puissant de tous les Romains à ce moment,<br />

tout disposé à abuser de l'enfant, et libre, en raison de sa puissance,<br />

de se livrer sans mystère à tous ses désirs. Il répondît donc que, pour<br />

peu que le jeune homme quittât seulement le pays, tout serait plein de<br />

guerre et de désordre, parce que les Juifs concevraient l'espoir d'un<br />

changement et d'une révolution sous un autre roi.<br />

7. Après s'être ainsi excusé auprès d'Antoine, Hérode résolut<br />

cependant ne pas tenir à l'écart de tous les honneurs l'enfant et<br />

Alexandra ; d'ailleurs, sa femme Mariamme le priait instamment de<br />

donner la grande-prêtrise à son frère, et lui-même jugeait conforme à<br />

son propre intérêt de mettre Aristobule, retenu par sa charge, dans<br />

l'impossibilité de quitter le pays. Il réunit donc un conseil de ses amis<br />

et commença par accuser vivement Alexandra, déclarant qu'elle<br />

aspirait secrètement à la royauté et intriguait par l'intermédiaire de<br />

Cléopâtre, pour que le pouvoir lui fût enlevé à lui-même et<br />

qu'Aristobule reçût d'Antoine sa succession : <strong>des</strong>seins injustes,<br />

ajoutait-il, puisqu'elle déposséderait du même coup sa fille de son<br />

haut rang et déchaînerait <strong>des</strong> troubles dans le royaume, qu'il avait<br />

conquis au prix de mille fatigues et de périls peu communs.<br />

Cependant, oubliant tous les torts qu'elle avait envers lui, il ne<br />

cesserait pas d'être juste pour elle et son fils ; il déclara donc qu'il<br />

donnait en ce jour la grande-prêtrise au jeune homme, et que s'il avait<br />

auparavant nommé Ananel à cette charge, c'est qu'Aristobule était<br />

encore tout à fait enfant. Il prononça ce discours non pas à la légère,<br />

mais après mûre réflexion et avec une habileté capable de tromper les<br />

deux femmes et les amis qu'il avait réunis. Transportée par la joie de<br />

ce bonheur inespéré, craignant en même temps d'avoir donné prise au<br />

soupçon, Alexandra se justifia tout en larmes : en ce qui concernait la<br />

grande-prêtrise, elle avouait avoir tout fait pour effacer l'injure faite à<br />

son fils, mais, quant à la royauté, elle n'y aspirait nullement, et lui fûtelle<br />

même offerte, elle ne l'accepterait pas ; elle se déclarait<br />

désormais suffisamment honorée par le pouvoir de son gendre et par<br />

la sécurité que donnait à toute sa famille le mérite qui l'avait désigné<br />

parmi tous pour le rang suprême. Vaincue par ses bienfaits, elle<br />

acceptait l'honneur fait à son fils, assurait qu'elle serait désormais un<br />

modèle de docilité et demandait qu'on l'excusât si son attachement à<br />

sa race et sa franchise naturelle l'avaient entraînée, dans son dépit de<br />

l'injustice commise, à quelque témérité. Après cet échange de

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