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Flavius Josèphe, table des matières

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FLAVIUS JOSEPHE : Guerre <strong>des</strong> Juifs, livre V (traduction)<br />

3. La chère était d'ailleurs à faire pitié et c'était un<br />

spectacle bien digne de larmes de voir les plus forts<br />

mieux pourvus, les faibles gémissants. La famine<br />

triomphe de tous les sentiments et il n'y en a pas qu'elle<br />

supprime aussi facilement que le scrupule. Des femmes,<br />

<strong>des</strong> enfants, et, chose triste entre toutes, <strong>des</strong> mères<br />

arrachèrent les aliments de la bouche d'un époux, d'un<br />

père, d'un enfant et, quand les êtres les plus chers<br />

s'éteignaient dans leurs bras, les ravisseurs n'avaient<br />

pas honte de leur enlever jusqu'aux gouttes qui<br />

soutenaient leur vie. Mais ils ne purent dissimuler <strong>des</strong><br />

repas de ce genre : partout les factieux surveillaient<br />

même leurs rapines. Chaque fois qu'ils voyaient une<br />

maison fermée, ils soupçonnaient que les habitants<br />

mangeaient quelque chose aussitôt ils enfonçaient les<br />

portes et se précipitaient, arrachant presque <strong>des</strong> gosiers<br />

les reliefs de nourriture. Ils frappaient les vieillards qui<br />

s'accrochaient à leurs aliments ; ils traînaient par les<br />

cheveux les femmes qui, dans leurs mains serrées,<br />

dissimulaient <strong>des</strong> morceaux. Nulle pitié de la vieillesse ni<br />

de l'âge le plus tendre ; ils élevaient dans leurs bras les<br />

enfants suspendus à leurs bouchées et les jetaient sur le<br />

sol. Ils étaient plus cruels encore contre ceux qui<br />

devançaient leur attaque et engloutissaient la nourriture<br />

qu'on voulait leur ravir : c'était comme une injustice<br />

qu'ils punissaient. Ils inventèrent de terribles métho<strong>des</strong><br />

de torture pour arriver à découvrir <strong>des</strong> aliments,<br />

introduisant <strong>des</strong> graines de vesce dans les parties<br />

secrètes <strong>des</strong> malheureux, leur perçant le fondement avec<br />

<strong>des</strong> baguettes aiguës. Ils imposaient <strong>des</strong> souffrances,<br />

dont le récit seul fait frémir, pour arracher l'aveu de<br />

l'endroit où l'on cachait un morceau de pain, une<br />

poignée de farine. Mais les bourreaux n'étaient<br />

nullement affamés, car leur conduite eût paru moins<br />

cruelle s'ils y avaient été poussés par la nécessité ; ils<br />

exerçaient leur fureur en amassant <strong>des</strong> provisions pour<br />

les jours à venir et pour leur usage. Quant à ceux qui,<br />

pendant la nuit, rampaient jusqu'aux postes <strong>des</strong><br />

Romains pour cueillir <strong>des</strong> légumes sauvages et <strong>des</strong><br />

herbes, les factieux allaient à leur rencontre et, lorsque<br />

ceux-ci croyaient déjà avoir échappé aux ennemis, ils<br />

leur arrachaient tout ce qu'ils rapportaient ; souvent, ils

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