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Flavius Josèphe, table des matières

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FLAVIUS JOSEPHE : Guerre <strong>des</strong> Juifs, livre I (traduction)<br />

Est-ce que, par hasard, j'ignorais la fin de mes frères,<br />

que Dieu a si durement punis de leur perfidie envers<br />

toi ? Et puis, quel motif aurait pu m'exciter contre toi ?<br />

L'espérance de régner ? mais j'étais roi ! Le soupçon de<br />

ta haine ? mais n'étais-je pas chéri ? Avais-je quelque<br />

autre raison de craindre ? mais, en veillant à ta sûreté,<br />

j'étais un objet de crainte pour autrui. Le besoin<br />

d'argent ? mais qui donc avait ses dépenses plus<br />

largement pourvues ? En admettant que je fusse né le<br />

plus scélérat de tous les hommes et que j'eusse l'âme<br />

d'une bête féroce, n'aurais-je pas été, mon père<br />

apprivoisé par tes bienfaits ? car, comme tu l'as dit toimême,<br />

tu m'as rappelé de l'exil, tu m'as préféré à un si<br />

grand nombre de fils ; de ton vivant tu m'as proclamé<br />

roi, en me comblant de tous les biens tu m'as rendu un<br />

objet d'envie ! O le funeste voyage, cause de mon<br />

malheur ! c'est lui qui a laissé le champ libre à la haine<br />

et une longue avance aux complots. Mais ce voyage, je<br />

l'ai entrepris dans ton intérêt, mon père, pour soutenir<br />

ton procès et empêcher Sylléos de mépriser ta vieillesse.<br />

Rome m'est témoin de ma piété filiale, et aussi César, le<br />

patron de l'univers, qui m'appelait souvent « Philopator ».<br />

Prends, mon père, cette lettre de lui. Elle mérite plus de<br />

créance que les calomnies qu'on répand ici : qu'elle soit<br />

ma seule défense ; voilà la preuve de mon amour pour<br />

toi. Souviens-toi que je ne suis pas parti pour Rome de<br />

plein gré ; je savais quelle hostilité cachée me guettait<br />

dans ce royaume. Et toi, mon père, tu m'as perdu,<br />

malgré toi, en m'obligeant à laisser ainsi le champ libre à<br />

la haine et à la calomnie. Me voici enfin présent pour<br />

réfuter mes accusateurs : me voici, moi, le prétendu<br />

parricide, qui ai traversé les terres et les mers sans<br />

éprouver aucun dommage. Pourtant, cet indice même<br />

d'innocence ne m’a pas servi : Dieu m'a condamné, et toi<br />

aussi, mon père. Mais, quoique condamné, je te prie de<br />

ne pas t’en rapporter aux aveux arrachés par la torture à<br />

d'autres. Apportez contre moi le feu ! Fouillez mes<br />

entrailles avec le fer ! N'avez aucune pitié de ce corps<br />

impur ! Car si je suis parricide, je ne dois pas mourir<br />

sans avoir été torturé ». Ces exclamations, mêlées de<br />

gémissements et de larmes, excitaient la pitié de tous et<br />

notamment de Varus : seul Hérode restait les yeux secs,<br />

dominé par sa colère, et surtout parce qu'il savait que

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