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Flavius Josèphe, table des matières

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FLAVIUS JOSEPHE : Guerre <strong>des</strong> Juifs, livre IV (traduction)<br />

Car les cris que poussaient confusément les deux partis<br />

empêchaient de se reconnaître à la voix, comme la nuit<br />

ne permettait pas de se reconnaître à l'aspect. L'ardeur<br />

<strong>des</strong> uns, l'effroi <strong>des</strong> autres ajoutaient à l'aveuglement ;<br />

chacun frappait indistinctement celui qu'il trouvait<br />

devant soi. Les Romains, qui serraient leurs boucliers les<br />

uns contre les autres et s'élançaient par pelotons,<br />

étaient moins éprouvés par ce genre de méprise et tous<br />

se souvenaient de leur mot d'ordre. Mais les Juifs,<br />

toujours dispersés, attaquant et se retirant à l'aventure,<br />

prenaient souvent les uns pour les autres l'apparence<br />

d'ennemis ; trompés par l'obscurité, ils croyaient subir<br />

l'attaque d'un Romain quand un de leurs camara<strong>des</strong><br />

reculait vers eux. Plus de Juifs furent ainsi blessés par<br />

les leurs que par les Romains. Enfin le jour parut et la<br />

vue permit de reconnaître l'état du combat ; les deux<br />

adversaires, reprenant leur distance, lançaient leurs<br />

traits et se défendaient en bon ordre. De part et d'autre<br />

on ne reculait pas et l'on ne montrait aucune lassitude.<br />

Les Romains, sachant que César les voyait, rivalisaient<br />

entre eux, individuellement ou par sections ; chacun<br />

considérait ce jour comme le commencement de sa<br />

fortune, s'il se comportait avec bravoure. L'audace <strong>des</strong><br />

Juifs était soutenue par la crainte qu'ils concevaient<br />

pour eux-mêmes et pour le Temple, et aussi par la<br />

surveillance du tyran qui encourageait les uns, fouettait<br />

les autres ou les excitait à l'action par ses menaces.<br />

Longtemps le combat fut indécis : en peu d'instants et<br />

soudainement, les chances tournaient, car tous<br />

manquaient de champ pour fuir et poursuivre. Aux<br />

péripéties de la lutte répondaient, du haut de la tour<br />

Antonia, <strong>des</strong> rumeurs diverses : à leurs camara<strong>des</strong><br />

vainqueurs, les Romains criaient de s'enhardir ; s'ils<br />

reculaient, de tenir bon. C'était comme une guerre sur le<br />

théâtre, où aucune circonstance du combat n'échappait<br />

ni à Titus ni à son entourage. Enfin, les deux partis qui<br />

avaient commencé à combattre à la neuvième heure de<br />

la nuit, se séparèrent après la cinquième heure du jour<br />

suivant et quittèrent le lieu où ils avaient engagé la<br />

mêlée ; aucun n'avait fait effectivement plier l'adversaire,<br />

et la victoire restait indécise. Beaucoup de Romains se<br />

signalèrent dans cette action ; du côté <strong>des</strong> Juifs se<br />

distinguèrent, dans la troupe de Simon, Judas fils de

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