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La pierre et le sabre - Eiji Yoshikawa

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— Tu as eu la prévoyance de t’habil<strong>le</strong>r pour la route, mais je<br />

ne porte que mes vêtements de tous <strong>le</strong>s jours. Il va falloir que je<br />

m’arrête quelque part pour me procurer des sanda<strong>le</strong>s <strong>et</strong> un<br />

chapeau.<br />

— Il y a une maison de thé à peu près à mi-pente de c<strong>et</strong>te<br />

colline.<br />

— Vraiment ? Ah ! oui, je me souviens. On l’appel<strong>le</strong> bien la<br />

maison de thé Mikazuki, n’est-ce pas ? Je suis sûr qu’ils auront<br />

ce qu’il me faut.<br />

En arrivant à la maison de thé, ils eurent la surprise de<br />

constater que <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il se couchait. Ils avaient cru avoir devant<br />

eux plus d’heures de jour étant donné que <strong>le</strong>s journées<br />

augmentaient à l’approche de l’été – plus de temps à consacrer à<br />

<strong>le</strong>urs recherches en ce premier jour passé à la poursuite de <strong>le</strong>ur<br />

honneur familial perdu.<br />

Ils prirent <strong>le</strong> thé <strong>et</strong> se reposèrent un moment. Puis, en<br />

réglant l’addition, Osugi déclara :<br />

— Takano est trop éloigné pour que nous y arrivions avant<br />

la nuit. Nous devrons nous contenter de dormir sur ces nattes<br />

malodorantes, à l’auberge de Shingū ; pourtant, mieux vaudrait<br />

ne pas dormir du tout.<br />

— Nous avons plus que jamais besoin de sommeil. Allons,<br />

dit Gonroku en se <strong>le</strong>vant <strong>et</strong> en prenant <strong>le</strong> chapeau de pail<strong>le</strong> qu’il<br />

venait d’ach<strong>et</strong>er. Mais attends une minute.<br />

— Pourquoi ?<br />

— Je veux remplir d’eau potab<strong>le</strong> ce tube de bambou.<br />

Ayant contourné la bâtisse, il plongea son tube dans un clair<br />

ruisseau d’eau vive, jusqu’à ce que <strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>s cessent de monter à<br />

la surface. En regagnant la route qui passait devant, il j<strong>et</strong>a un<br />

coup d’œil, par une fenêtre latéra<strong>le</strong>, à l’intérieur sombre de la<br />

maison de thé. Soudain, il s’arrêta, surpris d’apercevoir une<br />

silhou<strong>et</strong>te couchée par terre, couverte d’une natte de pail<strong>le</strong>. Une<br />

odeur de pharmacie imprégnait l’atmosphère. Gonroku ne<br />

pouvait distinguer <strong>le</strong> visage, mais de longs cheveux noirs, épars<br />

sur l’oreil<strong>le</strong>r.<br />

— Onc<strong>le</strong> Gon, dépêche-toi ! criait Osugi avec impatience.<br />

— J’arrive.<br />

— Qu’est-ce que tu attends ?<br />

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